Facebook soupçonné de pratiques anti-concurrentielles




Le 2 Aout 2019, par Aurélien Delacroix

Les autorités américaines ont décidément Facebook dans leur viseur. Le réseau social est cette fois soupçonné d'avoir tenté d'étouffer les rivaux en achetant à grands frais des services qui auraient pu devenir de sérieux concurrents.


Il y a quelques jours, Facebook écopait déjà d'une amende record infligée par la FTC (Federal Trade Commission), d'un montant de 5 milliards de dollars. Il s'agissait alors de sanctionner l'entreprise pour ses manquements à la protection de la vie privée de ses utilisateurs, malmenée par plusieurs scandales dont celui de Cambridge Analytica. Le régulateur américain n'en a pas terminé avec Facebook, puisqu'il s'intéresse désormais à ses pratiques en matière de concurrence. Le groupe fondé par Mark Zuckerberg n'hésite pas à jouer du carnet de chèques pour acquérir des services comme Instagram en 2012 et WhatsApp en 2014.

Pour décrocher Instagram, le réseau social de partage de photos, Facebook avait déboursé un milliard de dollars. Puis 16 milliards de dollars pour la messagerie instantanée WhatsApp. Depuis 2004, l'entreprise a acquis une cinquantaine de start-up, d'applications et de services. La FTC s'interroge sur cette pratique qui pourrait cacher la volonté d'étouffer la concurrence : plutôt que d'améliorer son produit, Facebook aurait eu la volonté d'acheter purement et simplement ce qui aurait pu devenir des rivaux.

Une pratique anti-concurrentielle qui pourrait avoir des répercussions sur les utilisateurs, privés du choix de leur réseau social. Facebook rétorque que les services acquis depuis 2004 ont pu se développer et croître sous sa bannière, en leur donnant des moyens dont ils n'auraient jamais pu prétendre en ayant continué seul leur route. Un argument qui sera au cœur de l'enquête du régulateur américain.


Tags : facebook