Facebook veut contrôler la publicité politique




Le 8 Avril 2018, par Aurélien Delacroix

Après avoir nié que Facebook avait joué un rôle dans l'élection présidentielle américaine, Mark Zuckerberg a dû se rendre à l'évidence : le réseau social a eu une part de responsabilité. Le fondateur de l'entreprise entend maintenant y remédier.


Facebook et toujours enlisé dans le scandale Cambridge Analytica, du nom de cette société britannique qui a exploité indûment les données de 87 millions d'utilisateurs du réseau social. Notamment pour peser dans le résultat de l'élection présidentielle américaine, mais elle a aussi joué un rôle, semble-t-il, durant le référendum britannique de sortie de l'Union européenne. Vendredi 6 avril, Mark Zuckerberg a dévoilé une série de mesures pour contrôler les publicités à caractère politique qui sont diffusées sur Facebook.

Selon le patron du groupe, chaque annonceur qui voudra diffuser une annonce politique ou qui aborde un sujet important devra montre patte blanche, c'est à dire être vérifié : ils devront indiquer leur identité et leur localisation. On sait que les « fermes à trolls » russes ont inondé Facebook de publicités pour déstabiliser les électeurs. Si ces annonceurs refusent de donner ces informations, ils ne pourront pas diffuser leurs messages. Facebook planche également sur une liste de sujets qui répondra à la définition de « manipulation politique ».

L'entreprise ne veut donc pas s'arrêter aux messages politiques diffusés avant une élection, mais à tout sujet qui font l'objet de débats — on imagine que cela aurait été le cas du Brexit. L'objectif du groupe est de parer aux « ingérences électorales ». Par ailleurs, Facebook va également demander des vérifications aux possesseurs de pages qui génèrent un grand nombre d'abonnés. Ces pages sont parfois exploitées par de faux comptes, là aussi pour déstabiliser et manipuler politiquement. Mark Zuckerberg sera auditionné par le Congrès américain les 10 et 11 avril sur ces sujets.


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