Faillites en série dans le secteur immobilier français




Le 30 Mai 2023, par Paolo Garoscio

Face à la remontée des taux d'intérêt et à la crise sanitaire de la Covid-19, le secteur immobilier français subit une vague de faillites sans précédent. Entre courtiers, agences immobilières et promoteurs, personne n'est épargné.


La crise de l'immobilier : un phénomène alarmant en France

Depuis quelques années, le marché immobilier français a connu une effervescence remarquable, due à des taux d'intérêt historiquement bas, incitant de nombreux Français à réaliser leurs projets immobiliers. Cependant, avec l'augmentation récente des taux directeurs de la Banque Centrale Européenne (BCE), la situation a radicalement changé. Les taux de crédit, grimpant au-dessus de 3%, parfois même 4%, ont drastiquement réduit le pouvoir d'achat des acheteurs.

La répercussion de cette hausse se traduit par une diminution des ventes immobilières, dont le nombre a chuté de 8% sur une année. Malgré un total restant supérieur à 1 million, le secteur s'enfonce inexorablement dans une crise qui semble s'installer durablement.

L'impact direct sur les professionnels de l'immobilier

Avec cette crise, les professionnels de l'immobilier font face à un contexte difficile, menant parfois jusqu'à la faillite. D'après les chiffres du cabinet Altarès, pas moins de 528 agences immobilières ont cessé leur activité sur l'année 2023, soit une augmentation significative par rapport à l'année précédente.

Les courtiers, dont l'activité est fortement impactée par la hausse des taux, ont également subi de lourdes pertes. Sur la même période, 142 agences de courtage ont fermé leurs portes, soit une augmentation de 78% par rapport à l'année précédente. Les constructeurs et les promoteurs sont aussi fortement affectés par cette crise. Les logements neufs, traditionnellement plus chers que les logements anciens, perdent en popularité. Résultat : 696 entreprises de construction et 111 promoteurs immobiliers ont dû faire face à la faillite ou ont été placés en redressement judiciaire sur la période allant d’avril 2022 à mai 2023.

Et la tendance ne devrait pas s’inverser : le taux d’usure pour les crédits immobiliers a une nouvelle fois été revu à la hausse pour le mois de juin 2023. De quoi permettre aux banques de continuer l’augmentation des taux des crédits.