Fin de la gratuité des transports pour les policiers




Le 21 Juillet 2015, par Léa Pfeiffer

Ce sont les 29 000 policiers parisiens qui se préparent à perdre leur gratuité des transports, véritable outil de travail en soi. L'administration évoque une prise en charge partagée de l'abonnement. Les syndicats s'insurgent.


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L'Etat veut faire 50/50

L'année dernière, dans une note sur le budget 2013 du ministère de l'Intérieur, la Cour des comptes dénonçait un avantage historique des fonctionnaires de police parisiens : une gratuité totale des transports en commun. Leur abonnement RATP est en effet entièrement remboursé par la préfecture de police de Paris. La note totale s'élevant à 69 millions d'euros sur trois ans selon les Sages de la rue de Cambon. Les Magistrats souhaitaient déjà interdire les remboursements à 100% des passes Navigo, les abonnements permettant de circuler librement dans Paris et sa banlieue.

La convention liant le ministère de l'Intérieur et le Syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif) arrivant à terme à la fin de l'année, la gratuité sera bel et bien supprimée. L'administration souhaite donc aujourd'hui aligner les policiers sur la législation en place, en proposant la prise en charge partagée de l'abonnement entre l'employeur et le fonctionnaire.

​« Des infrastructures pourries et des effectifs en baisse »

A travers les différents syndicats de police, le refus est catégorie et unanime. « C'est intolérable! On vit déjà aujourd'hui une situation compliquée avec des infrastructures pourries et des effectifs en baisse. Maintenant, on touche au passe Navigo qui est un outil de travail pour nous, on joue avec la sécurité de nos concitoyens », dénonce le secrétaire national Alliance d'Île-de-France, Fabien Vanhermerlyck. « Le ministère dit que l'on ne rentre dans le cadre légal. Mais c'est normal, le remboursement partagé s'applique pour le cadre domicile travail, nous on peut être partout et à tout moment ».

Une autre alternative est envisagée : donner des tickets de transports aux différents chefs de service qu'ils partageraient ensuite avec les policiers. « Dans tous les cas, c'est un mauvais signal, surtout dans la situation actuelle. On a besoin de soutien et au lieu de ça, on nous coupe les pattes », témoigne Rocco Contento, le responsable de l'unité SGP Police à Paris. Les syndicats pointent du doigt « un choix politique dans une période où un agent est payé 1 500 € par mois et doit se loger. Là, on rajoute 35 € à sa charge ». Sans oublier de souligner l'importance « des agents présents, même en dehors des heures de service, dans les trains de banlieue et qui peuvent intervenir à chaque instant pour aider les contrôleurs ».