Fincantieri s'empare bien des chantiers navals de Saint-Nazaire




Le 28 Septembre 2017, par Aurélien Delacroix

C'est l'épilogue et une fin heureuse pour un conflit commercial et industriel qui opposait la France à l'Italie depuis cet été. STX France, l'opérateur des Chantiers de l'Atlantique, passe bel et bien entre les mains du groupe industriel italien Fincantieri. Mais au prix d'un mécanisme complexe au sein du capital du constructeur de navires.


Fincantieri et ses partenaires s'emparent de 51% du capital de STX France, l'entreprise qui gère les chantiers navals de Saint-Nazaire. Mais le 1% qui leur permettent de contrôler le constructeur de navires est un « prêt » de la France ; ce pourcent pourra être révoqué aux deuxième, cinquième, huitième et douzième anniversaire de l'accord. Un mécanisme créatif qui permet aux deux parties, la France et l'Italie, de ne pas perdre la face et de clamer chacune la victoire dans cette crise.

Emmanuel Macron, alors fraîchement élu, avait visité les chantiers navals avec sa vision d'un « Airbus de la mer » civil et militaire. Il a dû faire une place à son partenaire italien. Cet été, juste avant que Fincantieri ne s'empare des Chantiers de l'Atlantique, Paris a fait jouer son droit de préemption sur STX France, dont l'activité fait partie des dossiers stratégiques pour lesquels l'État a son mot à dire. Ouvrant ainsi un contentieux de taille avec Rome qui, jusqu'au bout, a réclamé — et finalement obtenu — le respect de l'accord que Fincantieri avait noué avec le précédent gouvernement. 

En plus du Meccano capitalistique autour du pourcent, le groupe industriel italien a réitéré les engagements pris auprès du gouvernement Cazeneuve. Maintien des emplois, de l'expertise, des fournisseurs, de la propriété intellectuelle ; gestion équitable des commandes entre les sites, promesse pour l'investissement et respect des règles de gouvernance. La France bénéficie elle d'un droit de véto sur le nom du patron des Chantiers. Un compromis complexe donc, mais qui efface l'ardoise entre les deux pays.


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