Fitch baisse la note de la France




Le 1 Mai 2023, par Aurélien Delacroix

L'agence de notation Fitch Ratings a abaissé la note de la France, évoquant des tensions sociales et une croissance moins robuste que prévu. Le gouvernement et l'économie française sont mis à l'épreuve.


Les défis de la croissance et de la dette

Fitch a abaissé la note de la France, passant AA sous perspective négative à AA− sous perspective stable. Selon l'agence de notation, le pays paie les récentes tensions sociales, qui, selon elle, pèseront sur la capacité du pays à réduire le déficit et la dette, ainsi que des perspectives de croissance moins élevées qu'anticipées. La réforme de la retraite et le mouvement social toujours d'actualité sont passés par là.

Le programme de réformes de l'exécutif pourrait subir une impasse politique et créer des pressions en faveur d'une politique budgétaire plus expansionniste ou d'un renversement des réformes précédentes. L'utilisation du 49.3 pour faire passer en force la réforme des retraites n'est pas passée inaperçue par Fitch : les forces « radicales » vont sans doute se renforcer, craint l'agence.

Des perspectives incertaines abaissent la note de la France

Le ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, a réagi en rappelant que l'agence Moody's avait fait une évaluation différente la semaine précédente avec une Aa2 qui équivaut à l'AA de Fitch. Il a rappelé l'engagement du gouvernement à « poursuivre les réformes structurantes » et  a affirmé la détermination du gouvernement à rétablir les comptes publics dans les quatre années à venir. Toutefois, l'opposition n'a pas été convaincue et a critiqué la gestion de la réforme des retraites par le président Macron.

Fitch anticipe une croissance moins robuste qu'anticipé, avec une croissance de 0,8 % en 2023 au lieu de 1,1 %, et de 1,3 % en 2024, contre 1,9 % lors des dernières prévisions. Le gouvernement, quant à lui, table sur 1 % de croissance en 2023. L'Insee a noté une très légère croissance du PIB au premier trimestre de 2023 (+ 0,2 %). Mais c'est la dette publique française qui est considérée par Fitch comme le principal « point faible » du pays : le gouvernement prévoit d'accélérer le désendettement pour atteindre en 2027 une dette de 108,3 % du PIB, mais toujours loin de l'objectif européen de 60 %.