Fusion Alstom et Siemens : Bruxelles dit non




Le 6 Février 2019, par Aurélien Delacroix

C’est non : Bruxelles a rejeté la fusion entre Alstom et Siemens, au grand dam de Paris qui poussait au regroupement des deux entreprises.


Le gouvernement avait préparé le terrain, car cette décision négative était attendue. Bruno Le Maire avait même annoncé, quelques heures avant le jugement de la Commission européenne, que la réponse de l’exécutif de l’UE serait négative. Pour le ministre de l’Économie qui s’exprimait sur France 2, il s’agit d’une « erreur économique » qui empêche Alstom et Siemens de fusionner alors que les deux « champions » de la signalisation et du ferroviaire auraient pu avoir ensemble le « même poids » que le champion industriel chinois. C’est donc une déception pour Paris, mais la Commission européenne a ses raisons pour bloquer la fusion.

Margrethe Vestager, la commissaire européenne à la Concurrence, a expliqué que la Commission avait interdit cette concentration parce que les deux parties n’étaient pas « disposés à remédier aux importants problèmes de concurrence » relevés par ses services. Les mesures compensatoires ont été jugées insuffisantes, et la fusion aurait entraîné « une hausse des prix pour les systèmes de signalisation qui assurent la sécurité des passagers et pour les futures générations de trains à très grande vitesse ». In fine, Bruxelles craint une flambée des prix des billets pour les passagers.

La commissaire concède que l’Europe a besoin de « grandes coopérations ». Mais il faut aussi faire en sorte que l’écosystème soit « plus fort » et cela ne doit pas dépendre d’une poignée « d’entreprises géantes ». Ce rejet du rapprochement entre Alstom et Siemens est rare pour la Commission européenne : en trente ans, elle n’en a bloquée qu’une trentaine. Et trois seulement sous le mandat de Margrethe Vestager.


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