Gaz : le bouclier tarifaire a évité un doublement des factures




Le 24 Aout 2022, par Paolo Garoscio

Toujours en vigueur après avoir été prolongé par le gouvernement, le bouclier tarifaire joue un rôle majeur dans la limitation de l’inflation en France qui se retrouve, de fait, à un niveau inférieur que celle subie par les autres pays européens. Selon la CRE, en effet, depuis octobre 2021 les tarifs réglementés du gaz auraient tout simplement dû doubler pour les ménages.


Les vrais tarifs du gaz ont explosé en France

Pixabay/webandi
En octobre 2021, sans anticiper que quelques mois plus tard la situation géopolitique en Europe allait être ébranlée par le début de la guerre en Ukraine, le gouvernement français annonçait le gel des tarifs réglementés du gaz pratiqués par Engie. Objectif : limiter les effets de la hausse des prix sur les ménages. Mais cette hausse ne devait être que temporaire et ne durer au mieux que jusqu’à la fin de l’année 2022.

La situation a radicalement changé lorsque la Russie a attaqué l’Ukraine. L’Union européenne a opté pour des sanctions économiques, Moscou pour l’utilisation du gaz comme moyen de pression. Les prix du gaz se sont envolés sur les marchés de gros, frôlant le 22 août 2022 le record de 300 euros le MWh à Amsterdam. Or, en France, les tarifs pratiqués par Engie n’ont pas évolué, toujours bloqués après la prolongation du gel qui devait se terminer initialement le 30 juin 2022.

La facture des ménages aurait dû doubler, et le risque existe toujours

Selon les données de la CRE publiées le 23 août 2022, en septembre 2022 sur un mois, si le bouclier tarifaire n’était pas en vigueur, le prix du gaz aurait connu une hausse de 26,80% TTC. Par rapport à octobre 2021, date de la dernière augmentation des tarifs réglementés, la hausse serait de 105,10% TTC en moyenne.

La facture aurait donc dû doubler pour les ménages français, ce qui n’a pas eu lieu. Mais rien n’est réglé pour autant : la prolongation du gel des tarifs réglementés a pour date butoir le 31 décembre 2022. Dès janvier 2023, donc, si le gouvernement n’agit pas encore en faveur des ménages, la hausse pourrait être plus que conséquente.