Google a mis au chaud près de 20 milliards d’euros dans un paradis fiscal




Le 6 Janvier 2019, par François Lapierre

Une fois encore, la question de l’optimisation fiscale des grandes entreprises du numérique revient au premier plan de l’actualité. Google a mis de côté près de 20 milliards d’euros aux Bermudes, un paradis fiscal qui n’imposent pas les sociétés.


Alors que le débat sur les pratiques d’optimisation fiscale fait rage en Europe, les révélations du quotidien néerlandais FD viennent rappeler aux autorités européennes l’urgence d’agir. En 2017, le moteur de recherche a fait transférer, via une société-écran basé aux Pays-Bas, 19,9 milliards d’euros vers les Bermudes. Cette filiale, Google Ireland Holdings, « siphonne » les bénéfices réalisés en dehors des États-Unis. Ce n’est pas la première fois que Google pratique cette technique dite du « double irlandais et sandwich hollandais » : en 2016, le groupe américain avait transféré 15,9 milliards d’euros…

Ce sont des dizaines de milliards d’euros qui sont ainsi cachés, que les pays où l’activité réelle de Google ne peuvent imposer. Et pourtant, il n’y a rien de plus légal en vertu des différentes législations en vigueur dans les pays européens. Google se défend d’ailleurs en assurant respecter les règles fiscales. L’entreprise explique qu’elle règle un taux d’impôt effectif mondial de 26% ces dix dernières années. Mais c’est insuffisant aux yeux des États-Unis et de l’Union européenne, qui ont fait pression sur l’Irlande pour que cesse ces pratiques. Ce qui sera d’ailleurs le cas en 2020.

L’optimisation fiscale pratiquée par les GAFA, ces multinationales d’internet et du numérique, va pousser plusieurs pays — dont la France et le Royaume-Uni — à mettre en place des taxes sur le chiffre d’affaires de ces entreprises. En attendant qu’une solution à l’échelle mondiale soit décidée, ce qui risque de prendre du temps. En Europe, ces sociétés règlent 9% d’impôt, contre 23% pour les autres entreprises.


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