Google condamnée pour abus de position dominante en Italie




Le 14 Mai 2021, par Paolo Garoscio

L’Autorité de la concurrence italienne a sanctionné la holding Alphabet, maison-mère de Google et Android, pour abus de position dominante. En cause : une politique d’exclusion concernant une application italienne qui était en concurrence directe avec le service Google Maps.


JuicePass interdit sur le Google Play Store

Dans son jugement rendu le 13 mai 2021, l’Antitrust, l’autorité de la concurrence en Italie, a finalement donné raison à l’application JuicePass. Cette dernière, développée par Enel X, filiale de l’énergéticien Enel depuis son rachat, permet tout simplement d’identifier les bornes de recharge pour voitures électriques sur le territoire. Pour les utilisateurs de ces voitures, elle est donc utile, d’autant plus qu’elle s’intègre avec Android Auto, la version voiture d’Android.

Or, une telle fonctionnalité est déjà proposée par Google dans son service de cartographie Google Maps. JuicePass se retrouvait donc en concurrence directe avec Google… mais en fort désavantage : Google détient Android, OS majoritaire en Italie pour les smartphones avec 75% du marché, selon l’Antitrust. Et Google interdisait tout simplement JuicePass sur Android Auto, empêchant de fait les Italiens de pouvoir utiliser l’application dans la voiture malgré un développeur loin d’être problématique en termes de sécurité puisqu’il s’agit d’une filiale d’Enel, équivalent d’EDF en Italie.

Plus de 100 millions d’euros d’amende pour Google

Comme l’explique l’Antitrust, l’interdiction de JuicePass sur Android Auto « dure depuis deux ans » et réduit, de fait, les possibilités des utilisateurs. Pour l’Antitrust, une telle interdiction risque d’empêcher Enel X de se créer une base solide de clients alors que la voiture électrique est en plein essor. Outre l’obligation de rendre disponible JuicePass sur Android Auto et un contrôle indépendant, Google a été sanctionnée d’une amende de 102 millions d’euros.

Du côté de Google, toutefois, on met en avant que cette interdiction d’utilisation est liée aux conditions de sécurité d’Android Auto qui doit rester sûre « durant la conduite ».