Grand Paris Express : gare au dérapage, alerte la Cour des comptes




Le 16 Janvier 2018, par Aurélien Delacroix

La Cour des comptes jette un pavé dans la mare du Grand Paris Express. Le futur réseau de lignes de métro automatiques pourrait connaitre un dérapage « considérable » de ses coûts prévisionnels.


En 2013, le gouvernement de l'époque avait fixé un objectif des dépenses de 22,5 milliards d'euros. Dans ce nouveau rapport accablant, la Cour des comptes estime ces dépenses à 38,5 milliards… Ce projet de métro automatique reliant entre eux les départements de la petite couronne représente même un risque pour les comptes publics. Les sages estiment en effet que le Grand Paris Express « pèsera sur la trajectoire de dépenses, de déficit et de dette publics de la loi de programmation des finances publiques 2018-2022 ». 

Ce n'est pas tout. La construction, au moins partielle, de ces lignes de métro en prévision des Jeux olympiques de 2024 suscite les interrogations de la Cour, sur la soutenabilité du modèle économique et les recettes attendues qui pourraient être moins importantes que prévu. Tout cela pousse la Cour à s'inquiéter du caractère amortissable de la dette du projet sur le long terme. Alors que faire ? Les sages demande que soit mise en place une nouvelle gouvernance de la Société du Grand Paris, l'organisation en charge de la réalisation du Grand Paris Express.

Cette société a les yeux rivés sur la « dimension politique » du projet, et pas suffisamment sur « la maîtrise des enjeux, en particulier les objectifs de coûts ». La Cour martèle que le coût du métro de la petite couronne parisienne doit être « stabilisé » et que cela doit « s'imposer » à l'organisation. Par ailleurs, l'institution appelle à revoir le calendrier pour éviter que l'instabilité de la maîtrise des risques ne s'installe. Un lourd chantier en vue pour le gouvernement…