Grogne sociale sur les salaires chez Stellantis




Le 3 Mars 2022, par François Lapierre

Le partage des richesses est-il au point mort chez Stellantis ? Avec les résultats exceptionnels enregistrés l'an dernier, le constructeur automobile fait face à la grogne des syndicats qui ont refusé en bloc l'accord sur les salaires proposé par la direction.


Les syndicats rejettent l'accord salarial

Nuages noirs sur l'horizon social de Stellantis. Le groupe automobile issu de la fusion entre PSA et Fiat Chrysler a pourtant annoncé de très bons résultats pour 2021, et notamment 13 milliards d'euros de bénéfices. Ce qui a permis à Carlos Tavares d'annoncer une prime de 4.000 euros minimum pour les salariés français gagnant jusqu'à 2,5 fois le smic. Mais l'accord salarial présenté par la direction a été rejeté en bloc par l'ensemble des syndicats.

Il y a d'abord cette prime qui agace : certes, elle est plus élevée cette année que l'an dernier (3.000 euros en 2020). Mais on est loin des quasiment 15.000 dollars qui seront versés aux salariés américains du groupe. La CFDT déplore le fait par exemple que Stellantis va verser 3,3 milliards d'euros aux actionnaires cette année, contre seulement 1,9 milliard pour les salariés. 

Pas d'augmentation générale

Du côté de la CFE-CGC, on explique que la direction ne voulait pas d'une augmentation générale des salaires. Ainsi, 20% des cadres et des agents de maîtrise ne bénéficieront tout simplement pas d'une hausse de leur rémunération. Globalement, les techniciens ont été mis de côté avec 2% d'augmentation, loin du niveau de l'inflation… Et près d'un tiers d'entre eux n'auront droit à rien.

Autre dossier qui fait polémique, la rémunération de Carlos Tavares. Le directeur général du groupe a reçu un salaire fixe de 1,98 million d'euros, ainsi qu'un bonus de 17 millions. En 2018 et 2019, il avait obtenu 1,5 million de salaire fixe et une prime de 6 millions. De quoi faire grincer des dents auprès des organisations syndicales et des salariés.


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