Guerre de promos dans la grande distribution avant la loi Descrozaille




Le 22 Février 2024, par François Lapierre

Alors que la loi encadrant les promotions sur les produits non alimentaires de grande consommation s'apprête à entrer en vigueur le 1er mars, les enseignes de grande distribution multiplient les opérations de déstockage avant la mise en œuvre de la loi Descrozaille.


Un compte à rebours promotionnel

La loi Descrozaille vise à plafonner les réductions à 34% dans le but de rééquilibrer les relations entre industriels et distributeurs. Dans ce contexte, les grandes surfaces comme Carrefour, Auchan, et E.Leclerc lancent des promotions agressives pour écouler leurs stocks avant l'application de la nouvelle mesure.

À l'approche du 1er mars, date de l'application de la loi Descrozaille, les distributeurs se lancent donc dans une véritable course contre la montre. Elles déploient des remises exceptionnelles, allant jusqu'à 80%, sur une large gamme de produits non alimentaires, notamment dans les secteurs de l'hygiène, de l'entretien et de la parfumerie. 

Carrefour se distingue particulièrement par son approche agressive, mettant en avant des réductions significatives sur des produits phares tels que les lessives Ariel, les dentifrices Oral-B, ou encore les couches Pampers. Cette stratégie de prix cassés n'est pas isolée, puisque les autres acteurs majeurs du secteur s'engagent également dans cette dynamique, en cherchant à maximiser l'attrait des consommateurs avant le changement de réglementation.

La loi Descrozaille mise en accusation

Cette période de promotions intensives s'inscrit dans un contexte plus large de réforme réglementaire visant à rééquilibrer les rapports de force entre les grandes surfaces et les industriels. La loi Descrozaille, du nom du député à l'origine de cette initiative, impose un plafond de 34% sur les réductions accordées par les distributeurs, s'étendant désormais aux produits non alimentaires. 

Cette mesure, bien que controversée, est présentée comme une protection pour les producteurs et fournisseurs, souvent en position de faiblesse dans les négociations commerciales avec les géants de la distribution. Alexandre Bompard, PDG de Carrefour, s'était élevé contre cette loi, la qualifiant d'inflationniste et affirmant qu'elle bénéficierait uniquement à quelques multinationales au détriment du pouvoir d'achat des Français.

Dans leur communication, les enseignes mettent en avant leur rôle de défenseurs du pouvoir d'achat, cherchant à séduire les consommateurs par des offres alléchantes. Cette stratégie est également perçue comme une tentative de reprendre des parts de marché, notamment face à E.Leclerc, leader du secteur depuis plus d'un an. Carrefour, en particulier, cherche à redresser sa position concurrentielle par une politique de prix agressive, réduisant l'écart de prix avec E.Leclerc qui avait atteint des niveaux historiquement élevés.