Guerre en Ukraine : les prévisions dégradées de la Banque de France




Le 15 Mars 2022, par Aurélien Delacroix

L'économie française va subir les conséquences de la guerre en Ukraine : la croissance va baisser, l'inflation augmenter. Néanmoins, l'institution prévoit aussi que l'impact va s'estomper d'ici 2024.


Deux scénarios

Même si la France est moins exposée aux hydrocarbures russes grâce à son énergie nucléaire, l'économie hexagonale va subir les conséquences de l'agression de la Russie en Ukraine. La Banque de France a publié deux scénarios jusqu'en 2024, l'un qualifié de « conventionnel » qui, en résumé, fixe le prix du baril à 93 dollars. La seconde hypothèse « dégradée » se base sur un prix à 119 dollars.

La Banque de France n'a pas pris en compte les effets d'un arrêt des importations d'hydrocarbures provenant de Russie, une sanction qui pourrait être mise en œuvre. Selon l'étude, l'économie française subira l'augmentation des prix de l'énergie et des matières premières (un mouvement qui s'accélère, puisque c'était déjà le cas avant le conflit). Les investissements et la consommation vont également reculer, tout comme le demande extérieure.

Inflation en forte hausse

La croissance française en 2022 devrait donc être amputée de 0,5 à 0,8 point : elle s'établira entre 3,4% (scénario conventionnel) et 2,8% (scénario dégradé). Avant la guerre en Ukraine, l'institution avait prévu une progression du PIB de 3,6 à 3,9%. Pour 2023, la croissance sera de 2% (ou 1,3% en fonction de l'hypothèse), puis de 1,4% (ou 1,1%).

Quant à l'inflation, elle devrait s'établir entre 3,7% et 4,4% pour 2022 (la hausse des prix a été de 4,1% sur un an en février). À l'origine, la Banque de France prévoyait un retour aux 2% dès la fin de cette année. Cela n'arrivera qu'en 2023 avec une prévision de 1,9% dans le scénario conventionnel, sinon ce sera 3,3% dans le scénario du pire. En 2024, il faut s'attendre à une inflation comprise entre 1,5% et 1,7%.


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