Hausse de la CSG, baisse des cotisations sociales : un dispositif en deux temps




Le 23 Aout 2017, par Aurélien Delacroix

C'était l'une des propositions phare du candidat Macron : baisser les cotisations sociales des actifs, une mesure financée par une hausse de la CSG. Un geste fort pour récompenser le travail… mais l'exécution sera plus chaotique que prévu.


Dans un communiqué, le ministère des Comptes publics détaille la bonne nouvelle : « le transfert des cotisations salariales vers la CSG [va] redonner 7 milliards d'euros de pouvoir d'achat aux actifs ». Un « mouvement de redistribution très ambitieux » qui va représenter un gain net de pouvoir d'achat de 1,45% pour tous les salariés, soit « 260 euros par an pour un salarié au SMIC ». Une somme alléchante donc, mais qui sera réalisée « en deux temps ».

La première baisse des cotisations sociales interviendra le 1er janvier comme prévu, mais il faudra attendre l'automne 2018 pour que la seconde baisse soit effective. La hausse de la CSG, de 1,7 point, sera elle bel et bien mise en œuvre dans son intégralité au 1er janvier. Il s'agit en effet pour le gouvernement de réaliser quelques menues économies : les mois qui sépareront les deux baisses des cotisations sociales seront ainsi synonymes d'argent frais en plus pour les finances publiques. Un tour de passe-passe économiquement intéressant, mais qui reste à expliquer politiquement.

Si la hausse de la CSG sera compensée par la baisse des cotisations sociales, seuls les actifs en profiteront. Les retraités paieront un peu plus de cette contribution sociale généralisée, sans en toucher aucun des dividendes. Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie, a bien conscience de cette difficulté et explique aux retraités qu'il s'agit de faire un « effort » pour « récompenser le travail ». Il dit aussi que cette hausse n'est pas un moyen pour alimenter les caisses de l'État : ce dispositif en deux temps y ressemble pourtant beaucoup.


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