Hausse des défaillances d'entreprises en France




Le 12 Avril 2024, par La rédaction

Le premier trimestre de l'année 2024 marque une période critique pour l'économie française avec un nombre record de défaillances d'entreprises depuis neuf ans, d'après les données publiées par le groupe Altares. L'immobilier et les petites et moyennes entreprises figurent parmi les secteurs les plus touchés, bien que certaines tendances suggèrent un ralentissement de cette hausse inquiétante.


Des chiffres préoccupants pour les faillites d'entreprise

Au cours des trois premiers mois de 2024, l'économie française a été confrontée à 17.088 ouvertures de procédures de défaillance, soit le total le plus élevé depuis le premier trimestre 2015, qui en avait compté 18.134. Cette situation dépasse la moyenne de la décennie pré-Covid pour un premier trimestre, moyenne établie à 16.700 procédures. Une escalade attribuée au terme des mesures de soutien exceptionnelles mises en place durant la crise sanitaire, qui avaient permis de maintenir artificiellement à flot de nombreuses entreprises.

Ce tableau sombre révèle néanmoins un ralentissement de la hausse des défaillances, avec une augmentation annuelle de 19,4%, la moins forte observée depuis deux ans. Selon Thierry Millon, directeur des études d'Altares, cette décélération pourrait signifier que, malgré une conjoncture économique toujours difficile, les entreprises commencent à trouver des moyens de tenir le choc.

L'immobilier et les activités liées à l'équipement du foyer sont particulièrement affectés, avec une mention spéciale pour le secteur immobilier qui a vu ses défaillances bondir de 43,7% sur un an. La région Île-de-France se distingue malheureusement avec environ 4.000 défaillances, son pire score depuis deux décennies. À l'inverse, des régions comme les Hauts-de-France et la Nouvelle Aquitaine semblent légèrement moins impactées.

Un horizon teinté d'optimisme

L'étude souligne que, parmi les défaillances, 154 concernaient des PME de plus de 50 salariés, un chiffre qui n'avait pas été aussi élevé depuis le premier trimestre 2013. Cette vulnérabilité accrue des PME est alarmante, puisqu'elles représentent un moteur essentiel de l'économie française.

Malgré ces chiffres inquiétants, l'étude d'Altares révèle des signes d'amélioration. Ainsi, les très jeunes entreprises semblent résister mieux à la crise, avec une hausse de leurs défaillances limitée à 5,9%. Plusieurs secteurs, tels que les services à la personne, la restauration et le commerce de bouche, affichent même un retour à la croissance.

Selon les projections d'Altares, l'année 2024 pourrait se clôturer sur une hausse des défaillances de 10%, ce qui, bien que conséquent, ne constituerait pas le « mur de faillites » redouté. Ce ralentissement des défaillances, couplé à la résilience de certains secteurs, offre une lueur d'espoir pour l'économie française, suggérant une adaptation progressive des entreprises à un environnement post-crise sanitaire complexe.