Hausse historique du cours du cacao




Le 25 Octobre 2023, par François Lapierre

Le cours du cacao a récemment atteint un pic historique, alimenté par des tensions sur la production et une demande croissante. L'industrie du chocolat est confrontée à de sérieux défis, notamment les implications climatiques et leurs conséquences potentielles sur les prix des produits chocolatés.


Les cours du cacao au plus haut

Le cours du cacao a grimpé de manière significative, atteignant lundi dernier son niveau le plus élevé depuis 1979, à 3.786 dollars la tonne pour échéance en décembre à New York. Bien que le cours ait légèrement baissé depuis, cette envolée des prix est remarquable, avec une augmentation de plus de 60% sur une année. Cette hausse ne se traduit pas directement par une augmentation équivalente des prix du chocolat, mais elle exerce une pression considérable sur les coûts de production de l'industrie du chocolat.

La hausse des prix du cacao s'explique principalement par des tensions sur la production et une demande en augmentation. Le marché mondial du cacao devrait connaître une croissance annuelle moyenne de 4,37% entre 2023 et 2030, selon le cabinet Spherical Insights. L'Afrique de l'Ouest, qui représente environ 75% de la production mondiale de cacao, est particulièrement affectée. John Plassard, conseiller en investissement chez Mirabaud, a souligné que la région connaîtra un « troisième déficit mondial consécutif pour la prochaine saison 2023-2024 ».

Conséquences pour les consommateurs et les fabricants

Le climat joue également un rôle crucial dans cette problématique. La Côte d'Ivoire, qui fournit plus de 40% de la production mondiale de cacao, a vu ses plantations perturbées par une saison des pluies intense. Cette météo défavorable a causé la chute de fleurs à peine formées et la propagation de maladies fongiques, impactant la récolte.

L'augmentation des coûts de production pourrait avoir diverses répercussions sur les consommateurs. Les fabricants de chocolat sont susceptibles de répercuter ces coûts, soit en réduisant la taille des produits (phénomène appelé « shrinkflation »), soit en augmentant les prix. De nombreux distributeurs, comme le belge Colruyt et le néerlandais Jumbo, ont déjà refusé des hausses de prix, respectivement sur les produits de Mondelez et Nestlé. Le marché du sucre est également en hausse, ce qui pourrait amplifier les coûts.


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