Hausse prévue de la demande pétrolière jusqu'en 2045




Le 10 Octobre 2023, par La rédaction

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) publie de nouvelles projections indiquant une hausse de la demande pétrolière d'ici à 2045, en décalage avec les objectifs climatiques mondiaux.


Divergences sur la demande pétrolière mondiale

L'Opep a publié lundi son rapport 2023 sur les perspectives de la demande pétrolière mondiale. Selon son scénario de référence, la demande pourrait atteindre 116 millions de barils par jour (mb/j) en 2045, soit une augmentation de 16,5% par rapport à 2022. C'est une hausse considérable par rapport à la précédente estimation de 109,8 mb/j en 2022. Haitham Al Ghais, secrétaire général de l'organisation, a souligné que cette demande pourrait être « encore plus élevée ». Ce rapport arrive moins de deux mois avant la COP28 à Dubaï, où des objectifs pour limiter les énergies fossiles seront discutés.

D'après l'Opep, les pays non-membres de l'OCDE, avec l'Inde en tête, seront les principaux moteurs de cette demande accrue. En revanche, la demande commencera à décliner dans la zone OCDE à partir de 2025. Pour répondre à cette hausse, l'Opep estime que 14.000 milliards de dollars d'investissements pétroliers seront nécessaires d'ici 2045.

L'AIE appelle à une transition énergétique

L'Agence internationale de l'énergie (AIE), en revanche, met en garde contre toute hausse de la production pétrolière. En 2021, l'agence avait appelé à « abandonner tout nouveau projet d'exploration d'hydrocarbures ». Selon l'AIE, aucun nouveau projet pétrolier à long terme n'est nécessaire pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2050. Le scénario de l'AIE table sur un effondrement de la demande de pétrole à 24 mb/j en 2050. Cette position est qualifiée de « malavisée » par Haitham Al Ghais de l'Opep, qui avertit qu'un tel scénario pourrait conduire au « chaos énergétique et économique ».

La divergence entre les projections de l'Opep et les avertissements de l'AIE soulève des questions critiques quant à l'avenir énergétique mondial et aux efforts pour lutter contre le changement climatique. L'Opep défend la nécessité d'investissements massifs pour satisfaire la demande future et prévenir une crise, tandis que l'AIE prône une transition rapide vers des énergies plus propres. Ces positions antagonistes seront sans doute au cœur des discussions lors de la prochaine conférence sur le climat, la COP28, où des dizaines de pays tenteront de concilier besoins énergétiques et impératifs écologiques.


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