Hôpitaux publics : pas de reprise de la dette par l'État




Le 11 Novembre 2019, par La rédaction

Le gouvernement veut prendre très au sérieux la crise dans les hôpitaux et les urgences, qui ne cesse de prendre de l'ampleur alors que se profile la contestation du 5 décembre contre la réforme des retraites.


Climat de grève

Cette semaine aura lieu une grande journée de manifestation des personnels hospitaliers à Paris. L'exécutif veut faire le maximum pour éviter une « coagulation » des mouvements, c'est pourquoi Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, bénéficierait de coudées franches pour mettre en place des solutions qui seront présentées dans le courant du mois. Parmi celles-ci, la possibilité de la reprise de la dette des hôpitaux publics a été évoquée à plusieurs reprises dans la presse.

Cette dette pèse 30 milliards d'euros. C'est un énorme fardeau pour les hôpitaux publics, qui les empêchent d'investir et qui pousse les établissements à emprunter sur les marchés financiers pour financer cette dette. À des taux très élevés, de 2% à 4%, alors que l'État emprunte à des taux négatifs. Par conséquent, il y a une certaine logique économique à ce que les pouvoirs publics reprennent cette dette, comme cela avait été le cas de celle de la SNCF.

30 milliards de dettes

La renégociation de la dette des hôpitaux publics permettrait de dégager plusieurs centaines de millions d'euros, de l'argent frais qui pourrait être immédiatement mobilisable pour améliorer le quotidien des personnels. Mais ce n'est pas l'option envisagée par le ministère de l'Économie, a expliqué Bercy à l'AFP. Le Journal du Dimanche avait pourtant repris cette hypothèse en indiquant qu'une reprise partielle ou totale était à l'étude.

Mais Bercy oppose une fin de non recevoir. D'autres leviers pourront être utilisés, comme la hausse des dépenses de santé. La loi de financement de la Sécurité sociale pour 2020 est actuellement en cours de discussion à l'Assemblée : l'occasion d'une annonce pour Agnès Buzyn pour tenter de répondre aux revendications des grévistes.