Huawei va installer une usine en France




Le 28 Février 2020, par Aurélien Delacroix

C'est en France que Huawei a décidé de créer sa première usine en dehors de Chine. 200 millions d'euros vont être investis, ce qui créera 500 emplois directs.


Des équipements 5G produits en France

Le géant chinois de la téléphonie et des équipements réseaux a choisi la France pour implanter sa première usine hors de Chine. Liang Hua, président de l'entreprise, a expliqué que le site fabriquera des stations de base pour smartphones, des équipements qui seront compatibles avec les nouveaux réseaux 5G. Les produits qui seront fabriqués sur place se destinent à l'ensemble de l'Europe, pas uniquement la France. Huawei a l'intention d'investir 200 millions d'euros pour cette usine, qui à terme créera environ 500 emplois directs. Le choix de la France a été dicté par le fait que le pays soit un des centres mondiaux pour la fabrication haut de gamme, a précisé le groupe. L'Hexagone se caractérise par « des infrastructures industrielles matures, une géographie avantageuse, une main d'oeuvre hautement qualifiée ». 

Liang Hua l'a assuré : il ne s'agit pas d'une « offensive de charme » pour amadouer le gouvernement français, qui va décider dans les prochains jours si Huawei aura le droit de participer aux appels d'offre des opérateurs pour leurs réseaux 5G. Bouygues Telecom et Free en particulier sont les premiers visés, Huawei étant leur équipementier réseau partenaire. Martin Bouygues a d'ailleurs prévenu les pouvoirs publics qu'interdire Huawei aurait de lourdes conséquences financières pour son entreprise.

La méfiance du gouvernement

Ce projet d'usine a été présenté au gouvernement français, mais néanmoins on ignore si Emmanuel Macron a donné son aval. Le président de la République cherche à attirer des investissements étrangers en France, mais les soupçons d'espionnage au service de Pékin pèsent lourd dans les esprits. Les États-Unis ont alerté leurs alliés ces derniers mois sur les activités potentiellement dangereuses pour la sécurité nationale menées par Huawei.

Les opérateurs français seront fixés d'ici la fin février. Le ministre de l'Économie a déjà fait savoir qu'il était favorable « par principe » à la préférence européenne, c'est-à-dire les équipements de Nokia et d'Ericsson. Néanmoins, la France pourrait emprunter une voie médiane, à la manière du Royaume-Uni qui autorise Huawei à proposer ses équipements aux opérateurs du pays, mais de manière limitée.