Ikea France condamné à un million d'euros pour espionnage des salariés




Le 16 Juin 2021, par La rédaction

Ikea France a été condamnée à une amende d'un million d'euros pour avoir espionné ses salariés entre 2009 et 2012. L'entreprise ne s'en sort pas si mal considérant les réquisitions du parquet durant le procès.


Peines exemplaires

Entre 2009 et 2012, la filiale française du géant suédois du meuble avait mis en place un véritable système de surveillance de ses employés et de ses clients. L'entreprise voulait savoir les antécédents judiciaires, le train de vie et le patrimoine de ces particuliers en passant par Eirpace, une société de conseil des affaires. Cette dernière aurait puisé des informations dans les fichiers de police. Le tollé a été immédiat lorsque l'affaire a éclaté au grand jour, en 2012.

Plusieurs syndicats se sont constitués parties civiles, demandant des peines exemplaires et de fortes amendes, notamment contre Jean-Louis Baillot, l'ancien PDG d'Ikea France de 1996 à 2009. Ce dernier risquait tout simplement la prison : les condamnations dans ce genre d'affaire vont en effet jusqu'à 10 ans de prison et 750.000 euros d'amende, tandis que l'entreprise elle-même encourait jusqu'à 3,75 millions d'euros.

La justice clémente

Durant le procès, le parquet a réclamé des peines moins lourdes que le maximum prévu par la loi. La procureure, Paméla Tabardel, a ainsi requis 2 millions d'euros contre Ikea France, ainsi qu'un an de prison ferme pour Jean-Louis Baillot. Durant sa plaidoirie, elle a expliqué que l'enjeu du procès était celui de de « la protection de nos vies privées par rapport à une menace, celle de la surveillance de masse ». 

Pour la procureure, la réponse pénale devait être un message fort envoyé à toutes les entreprises. Elle n'a été qu'à moitié entendue, puisque la justice a condamné la filiale française d'Ikea à un million d'euros. Quant au PDG de l'époque, il écope de deux ans de prison avec sursis et une amende de 50.000 euros.


Tags : Ikea