Immobilier neuf : les ventes en chute libre




Le 19 Février 2024, par Aurélien Delacroix

Le secteur de l'immobilier neuf est à l'arrêt, et pire encore, il est entré dans une spirale dangereuse, préviennent les professionnels. 2024 s'annonce encore plus difficile que l'an dernier.


Lea ventes piquent du nez

Le secteur de l'immobilier neuf en France traverse une période particulièrement difficile, comme le révèlent de nouveaux chiffres de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI). Au quatrième trimestre de 2023, les mises en vente d'appartements neufs ont connu une baisse spectaculaire de 51,8 %, avec seulement 12.102 unités proposées contre 25.133 à la même période en 2022. 

Cette tendance n'est pas nouvelle, puisqu'une diminution de 32,7 % a été enregistrée sur l'année, soulignant un ralentissement marqué par rapport aux 104.578 unités de 2022 et aux 118.748 de 2019. Didier Bellier-Ganière, directeur général de la FPI, alerte sur une future pénurie de logements, le secteur ne répondant plus à la demande anticipée.

Les raisons de cet effondrement sont multiples. Les ménages font face à une augmentation des taux d'intérêt pour les emprunts immobiliers, à des conditions d'accès au crédit plus strictes, et à des prix élevés des logements neufs. Dans ce contexte, les promoteurs hésitent à lancer de nouveaux projets, exacerbant la crise du secteur.

Le « choc d'offres » du gouvernement

Face à cette situation, le gouvernement, par la voix de Gabriel Attal, a promis un « choc d'offre pour le logement », une initiative accueillie avec un certain scepticisme par les acteurs du marché. Pascal Boulanger, président de la FPI, critique cette approche en soulignant que le véritable problème réside dans la demande, et non dans l'offre. Malgré un stock de logements atteignant les 102.000 unités en fin d'année dernière, le marché peine à absorber cette offre, avec des délais d'écoulement qui s'allongent significativement.

Les perspectives pour 2024 ne sont guère optimistes. Les promoteurs anticipent une année encore plus difficile, marquée par une baisse continue des demandes de permis de construire, faute d'acquéreurs. Cette situation est aggravée par un marché qui ne réagit pas aux fluctuations traditionnelles de l'offre et de la demande, avec des prix des appartements neufs qui stagnent, malgré une légère augmentation à 0,2 %, à 4.874 euros du mètre carré en moyenne.

Le secteur semble donc coincé dans une spirale négative, où les difficultés d'accès au crédit, les conditions de marché défavorables, et l'absence de mesures fiscales incitatives freinent toute tentative de relance. Les acteurs du marché, ainsi que les observateurs, restent attentifs aux prochaines mesures que le gouvernement pourrait proposer pour adresser cette crise profonde qui affecte non seulement les promoteurs immobiliers mais également les potentiels acquéreurs de logements neufs.