Impasse en vue sur l'assurance chômage




Le 10 Novembre 2023, par François Lapierre

Dans le contexte d'une négociation tendue sur l'avenir de l'assurance chômage en France, les positions divergentes entre syndicats et patronat mettent en lumière la difficulté de trouver un consensus. Avec des lignes rouges tracées par le gouvernement et des enjeux financiers considérables, les partenaires sociaux sont face à un véritable casse-tête pour reformuler le système d'indemnisation des chômeurs dès 2024.


Un cadre inflexible et des réformes contestées

Les négociations sur les conditions d'indemnisation des chômeurs pour l'année 2024 commencent dans un climat de forte tension. Les partenaires sociaux, convoqués pour trouver un terrain d'entente le 15 novembre prochain, sont confrontés à des exigences contradictoires : d'un côté, les syndicats plaident pour l'extension ou la préservation des droits des demandeurs d'emploi ; de l'autre, les patrons visent une réduction de leur contribution financière. 

Dans ce contexte, l'exécutif français se positionne en gardien des réformes précédentes, notamment celles de 2019 et 2023, qui ont durci les conditions d'accès à l'indemnisation et introduit une dégressivité des allocations pour les hauts revenus. Ainsi, la marge de manœuvre semble restreinte pour les acteurs sociaux, qui doivent également tenir compte des répercussions de la réforme des retraites sur les seniors actifs.

Des positions irréconciliables sur l'assurance chômage

La dimension financière de ces négociations est d'autant plus complexe que le gouvernement prévoit de réduire les ressources de l'assurance chômage pour financer d'autres mesures. L'Unédic, organisme gestionnaire du système d'assurance chômage, a présenté ses prévisions économiques, qui divergent de celles de l'exécutif. Le Medef, quant à lui, propose de réduire le taux de cotisation des employeurs et d'éliminer une contribution supplémentaire instaurée en 2017. Ces propositions pourraient réduire significativement les recettes de l'Unédic. 

Les syndicats avancent de leur côté des revendications telles que la diminution de la durée de travail requise pour l'ouverture des droits, ou encore le maintien de l'allocation en cas de démission pendant la période d'essai, facilitant ainsi la mobilité professionnelle. Les représentants syndicaux expriment des craintes légitimes quant à la possibilité de parvenir à un accord, évoquant une réticence patronale à toute augmentation de droits sans contreparties financières.