Inégalités : 10% des ménages détiennent plus de 50% du patrimoine




Le 1 Mars 2024, par Paolo Garoscio

La question du patrimoine des Français et de sa répartition entre les ménages est toujours source de débats, notamment en raison des inégalités qu'elle révèle. Selon les données récentes fournies par la Banque de France la concentration de la richesse entre les mains d'une minorité reste une réalité en France.


La répartition du patrimoine est inégalitaire en France

Les données publiées le 29 février 2024 par la Banque de France, arrêtées au deuxième trimestre 2023, montrent que la France se caractérise par une répartition du patrimoine très inégalitaire. Les 10% des ménages les plus aisés possèdent 54% de la richesse totale, une proportion qui n'a pas fortement évolué depuis 2019. Et ce n’est pas fini : la moitié des ménages français se partage 95% du patrimoine total, laissant aux 50% restants une part réduite à la portion congrue.

Le patrimoine net moyen des ménages en France est estimé à 446.000 euros, en hausse de 13% en valeur réelle depuis 2009. Cette moyenne masque des écarts, avec une médiane (seuil qui sépare les 50% des ménages les plus pauvres et les 50% des ménages les plus riches) bien inférieure, s'établissant à 185.000 euros.  D’ailleurs, chez les 50 % des ménages les plus pauvres, le patrimoine moyen s’établit à 47.000 euros selon la Banque de France. « Le patrimoine des 50% des ménages les moins fortunés (D1 à D5) (47.000 euros en moyenne) est principalement composé d’actifs financiers (57%, dont 46% de dépôts et 10% d’assurance-vie et retraite), et, dans une moindre mesure, d’immobilier net d’emprunts immobiliers (54%). »

Le patrimoine augmente grâce à la hausse des prix de l’immobilier qui profite aux plus riches

Entre 2009 et 2021, le patrimoine des Français a connu une croissance de 23% en euros constants, principalement grâce à l'augmentation de la valeur de l'immobilier, portant la valeur nette du patrimoine en France à 14.041 milliards d’euros. Les 60% des ménages les plus riches bénéficient particulièrement de cette hausse du prix de l’immobilier, possédant 99% de l'immobilier net. Ce qui signifie par ailleurs que les 40 % restants ne se partagent in fine que 1% du patrimoine immobilier du pays.

L'écart se creuse entre les plus riches, détenant un patrimoine d'au moins 716.000 euros, et les plus démunis, avec un maximum de 4.400 euros de patrimoine. Ce clivage s'accentue, malgré une légère diminution des inégalités en France par rapport à la zone euro.