Intelligence artificielle : la France va investir 1,5 milliard d'euros




Le 30 Mars 2018, par Aurélien Delacroix

Faire de la France la tête de pont européenne, voire mondiale, de la recherche sur l'intelligence artificielle, c'est l'ambition d'Emmanuel Macron qui a présenté ce jeudi 29 mars les grandes lignes de sa politique dans ce domaine.


La France va consacrer une enveloppe de 1,5 milliard d'euros d'ici 2022 à la recherche sur l'intelligence artificielle. Un budget prélevé sur le fonds pour l'innovation, doté de 10 milliards d'euros provenant de la vente des participations de l'État dans plusieurs entreprises. Une somme importante, mais qui est loin de placer la France aux avant-postes de l'investissement dans ce secteur : la Chine a par exemple mis 13 milliards d'euros sur la table pour l'intelligence artificielle, entre 2016 et 2019. 

Cet argent français ne vient pas seul. Emmanuel Macron a aussi tracé les grandes lignes de l'ambition hexagonale, avec la mise en place d'un « hub de recherche » constitué d'un réseau d'instituts consacrés à l'intelligence artificielle gravitant autour de l'INRIA. Un programme de chaires individuelles va aussi être lancé afin d'attirer les chercheurs étrangers. Le chef de l'État a aussi pris conscience que les rémunérations des chercheurs, en particulier au début de leur carrière, étaient trop modestes — c'est la raison pour laquelle ils partent à l'étranger, en général pour aller travailler dans les grandes entreprises du numérique aux États-Unis.

Les chercheurs pourront donc consacrer 50% de leur temps dans des groupes privés, contre 20% auparavant. La France va également mettre à disposition des chercheurs et des entreprises des bases de données, en particulier sur la santé (elles sont centralisées), un secteur qui va bénéficier de son propre hub. Plusieurs entreprises n'ont pas attendu ces annonces pour installer des centres de recherches sur l'intelligence artificielle en France ; Google (DeepMind), Fujitsu, Facebook ou encore Samsung ont ou vont investir pour muscler la recherche fondamentale dans ce secteur.