Jusqu'à 2.300 suppressions de postes chez Michelin




Le 6 Janvier 2021, par Aurélien Delacroix

Michelin va procéder à une coupe claire dans ses effectifs. Le géant français du pneumatique compte supprimer jusqu'à 2.300 postes sur les trois prochaines années afin de gagner en compétitivité.


Concurrence accrue

Sur un marché mondial du pneumatique très concurrentiel sous la pression des produits à bas coût, Michelin a annoncé ce mercredi 6 janvier un « plan de compétitivité » qui fait grincer des dents. L'entreprise devrait en effet dévoiler des résultats positifs pour 2020 et a distribué 360 millions d'euros à ses actionnaires l'an dernier… Néanmoins, le groupe entend supprimer jusqu'à 2.300 postes sur trois ans en France. Michelin emploie 21.000 salariés dans l'Hexagone, et gère 15 sites industriels. L'entreprise compte gagner jusqu'à 5 % de productivité par an avec ce nouveau plan.

Florent Menegaux, le président de Michelin, assure dans le communiqué qu'il n'y aura ni fermeture d'usine, ni départs contraints : « Nous anticipons environ 60% de mesures de préretraites et 40% de départs volontaires, dans le cadre de ruptures conventionnelles collectives (RCC) ». En revanche, tous les sites français seront touchés par ces suppressions de postes. Néanmoins, « Michelin s'engage à recréer autant d'emplois qu'il y en aura de supprimés ». Les départs site par site seront connus dès que les négociations autour de l'accord cadre de trois ans seront terminées avec les syndicats. 

Pas de départs contraints

Les gains en productivité concerneront les activités tertiaires et l'industrie. « Michelin n'abandonne pas la France », plaide le patron du groupe. L'entreprise va en effet réinvestir une partie des économies réalisées dans le développement de nouvelles activités et poursuit sa stratégie de localisation dans l'Hexagone de nouvelles activités à forte valeur ajoutée : pile à hydrogène, colles, impression 3D ou encore le recyclage des déchets plastiques.

Le ministère de l'Économie, qui sait que la situation économique en France est fortement marquée par la crise sanitaire, se veut « particulièrement vigilant » sur le respect des engagements de Michelin. Agnès Pannier-Runacher, la ministre déléguée à l'Industrie, va surveiller de près « la création de nouveaux postes en France avec la localisation de nouvelles activités à forte valeur ajoutée, la compensation de chaque emploi par un autre emploi, des mesures d'accompagnement des salariés exemplaires et enfin un plan d'investissement pour moderniser ses outils de production, gage de la pérennité des sites français à moyen terme ».


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