King en Bourse : un roi bientôt nu ?




Le 26 Mars 2014, par Aurélien Delacroix

King est la dernière entreprise internet à faire son entrée en Bourse. L'éditeur de jeux vidéo, à qui l'on doit le hit Candy Crush Saga, se lance à Wall Street en émettant 22, millions d'actions au prix unitaire de 22,50$.


Ce prix, qui se situe au milieu de la fourchette attendue (entre 21 et 24$), permettra au studio de lever jusqu'à 574 millions de dollars. Le tarif unitaire de l'action valorise l'entreprise à 7,1 milliards, une somme jugée très importante par les analystes… et sans doute un peu trop. King est ainsi fortement dépendant de son jeu-phénomène, qui demande aux joueurs de supprimer des bonbons en en faisant correspondre les couleurs. Simple en apparence, mais le modèle économique diabolique (payer pour continuer à jour) permet au titre de peser pour 78% des revenus de King.
 
Candy Crush rassemble 97 millions de joueurs, sur les 144 millions qui s'adonnent à tous les jeux du catalogue de King (Farm Heroes et Pet Rescue, qui reposent sur une jouabilité très proche de Candy Crush). Electronic Arts, un éditeur de jeu vidéo très puissant et bien établi avec de nombreuses et fructueuses franchises, n'est pourtant valorisé qu'à hauteur de 9 milliards de dollars. Néanmoins, le vent souffle en faveur de King, dont le chiffre d'affaires s'est établi en 2013 à 1,88 milliard, contre 164 millions seulement l'année précédente. 
 
King n'est cependant pas une valeur sur laquelle il faudrait miser imprudemment. Le parcours de cet éditeur ressemble en tout point à celui de Zynga, créateur de jeux Facebook phares comme FarmVille. Les points communs entre ces deux entreprises sont nombreux : dépendance à un seul jeu, gourmandise en terme de valorisation (à l'époque, Zynga s'était valorisé à 7 milliards également), et des pratiques parfois douteuses, entre poursuites en justice et une certaine inertie qui peut lasser les joueurs.