L'A400M plombe Airbus




Le 26 Février 2017, par Aurélien Delacroix

L'A400M représente, sur le papier, la réponse aux demandes de plusieurs pays qui ont besoin d'un appareil de transport militaire mieux adapté à leurs besoins que les modèles américains. Mais Airbus rencontre depuis 2001 et le lancement de ce projet des problèmes aussi bien techniques que d'organisation en interne.


Le budget du dossier A400M ne cesse d'enfler. De 20 milliards d'euros en 2001, il est passé à 27 milliards aujourd'hui, avec récemment une provision de 2,2 milliards afin de faire face aux dépassements de coûts. Airbus ne parvient toujours pas à livrer en temps et en heure les appareils commandés — il y en a 180 en tout. C'est la raison pour laquelle Airbus a demandé la tenue d'une réunion ministérielle auprès des sept pays de l'OTAN qui ont passé commande de l'appareil.

Airbus rencontre désormais un problème avec le moteur, c'est pourquoi les motoristes sont invités à cette réunion. Ces derniers acceptent de discuter, mais en aucun cas ils ne voudront prendre à leur charge les pénalités de retard du projet. Quant aux gouvernements, dont ceux de la France, de l'Allemagne, du Royaume-Uni ou encore de la Turquie, on les voit mal renoncer à leurs commandes alors que l'A400 répond à leurs cahiers des charges.

En 2015, le crash d'un A400M à Séville a fait l'effet d'une alarme au sein d'Airbus, qui a revu l'organisation interne du projet. Mais les livraisons se font toujours au compte-goutte, l'avionneur devant faire face au sous-dimensionnement de ce projet qu'Airbus a mis en place. On ne construit pas un avion civil comme un avion militaire, un péché originel qui plombe toujours l'A400M aujourd'hui.


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