L'Algérie veut fournir davantage de gaz à l'Europe




Le 1 Mars 2022, par François Lapierre

La guerre menée par la Russie en Ukraine a un impact très sérieux sur l'approvisionnement en gaz pour plusieurs pays européens, dont l'Allemagne et l'Italie. Dans ce contexte, l'Algérie peut tirer son épingle du jeu.


Remplacer l'approvisionnement russe

Le gaz russe risque de se faire plus rare en Europe, en raison de l'invasion ukrainienne et des sanctions qui ont été imposées à Moscou. L'énergie, au prix déjà élevée, risque en effet de devenir plus rare ce qui va encore faire augmenter les cours. Dans ce contexte, l'Algérie veut se positionner. 11% des importations européennes de gaz proviennent en effet de l'Algérie, et Sonatrach, un des principaux producteurs de gaz, se dit disposé à « soutenir ses partenaires de longue date en cas de situations difficiles ».

Le gazoduc Transmed, qui relie l'Algérie à l'Italie, pourrait être mis à contribution pour envoyer davantage de gaz : il peut en effet transporter jusqu'à 32 milliards de mètres cubes par an, soit quatre fois les capacités du gazoduc Medgaz qui fournit l'Espagne. Actuellement, Transmed envoie 22 milliards de mètres cubes, ce qui laisse une possibilité de 10 milliards de mètres cubes supplémentaires. 

L'Algérie prête à en faire plus

Et l'Algérie peut également fournir du gaz liquéfié par méthaniers, sachant que les unités de liquéfaction ne sont actuellement exploitées qu'à la moitié de leurs capacités. À moyen terme, c'est-à-dire dans quatre à cinq ans, l'Algérie sera en mesure d'envoyer de plus gros volumes de gaz mais dans l'immédiat, ces apports supplémentaires demeurent tributaires de la disponibilité de volumes excédentaires après avoir répondu à la demande du marché algérien et les engagements contractuels avec les partenaires étrangers. 

L'Italie a pris les devants : Luigi Di Maio, le ministre italien des Affaires étrangères, s'est en effet rendu en Algérie dès lundi 28 février pour discuter avec son homologue sur la possibilité d'augmenter les livraisons de gaz. « Nous discuterons du renforcement de la coopération bilatérale, en particulier pour répondre aux besoins en matière de sécurité énergétique européenne, à la lumière du conflit en Ukraine », a-t-il expliqué sur Twitter.


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