L'Allemagne appelle la Grèce à être juste envers ses créanciers




Le 29 Janvier 2015, par Aurélien Delacroix

Le nouveau gouvernement grec va bénéficier d'un délai de grâce avant que l'Allemagne, et l'Europe avec elle, ne demande des comptes. Le temps aussi que les créanciers affinent un discours qui parlent autant au peuple grec qu'à leurs opinions intérieures.


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Sigmar Gabriel, le ministre de l'Économie allemand, a expliqué mercredi 28 janvier que le gouvernement d'Alexis Tsipras nouvellement élu devait se montrer « juste » envers les Européens dont la solidarité a été sans failles jusque là pour aider la Grèce.

Si la Grèce doit se maintenir dans la zone euro, il n'en faut pas moins que « soit respecté un principe de justice à l'égard de notre population, à l'égard des gens en Allemagne et en Europe qui se sont montrés solidaires des Grecs avec les aides consenties depuis 2010 ». L'équité et la justice, deux valeurs dont se prévaut le nouveau Premier ministre grec, doivent fonctionner dans les deux sens, a-t-il aussi déclaré.

Cela ne ressemble pas (encore) à une menace, mais à l'ébauche d'un argumentaire qui va sans doute servir à nouveau au fur et à mesure que le gouvernement grec décline les mesures pour lesquelles il a été élu. Mais en attendant, Gabriel assure ne pas vouloir commenter les premières dispositions annoncées par Tsipras, étant donné leur caractère de politique intérieure.

Berlin veut connaître la stratégie économique et financière grecque avant d'entamer des discussions qui conditionneront le sort des créances du pays, qui se montent à 200 milliards d'euros : une dette dont l'Allemagne est partie prenante, ne serait-ce que par les prêts bilatéraux accordés, ou encore par sa signature auprès du Fonds de solidarité.