L'Allemagne va corriger les effets négatifs de la réforme de son marché du travail




Le 29 Janvier 2014, par Aurélien Delacroix

En Allemagne, le nouveau gouvernement de coalition oblige Angela Merkel à des concessions sociales. La Chancelière cherche ainsi à corriger certaines dérives du marché du travail.


Les « réformes Hartz », du nom de son initiateur, ont permis à l'Allemagne d'atteindre le plein emploi avec un taux de chômage de 5%. Cependant, elles possèdent aussi leur « face sombre », comme l'a admis Angela Merkel. Plusieurs mesures sont envisagées pour corriger les effets négatifs des changements intervenus sur le marché du travail.

 

La première d'entre elles est emblématique : il s'agit de l'instauration d'un salaire minimum, une nouveauté au niveau fédéral. Celui-ci sera de 8,50 euros de l'heure et entrera en vigueur début 2015. Il s'agissait d'une condition impérative à l'accord de coalition gouvernementale entre les conservateurs de la Chancelière et les sociaux-démocrates de Sigmar Gabriel. Cette mesure a été saluée de ce côté-ci du Rhin, en espérant qu'elle relance la demande des ménages allemands et partant, les importations de produits français.

 

Les autres mesures sont tout aussi fortes. L'âge de la retraite pourrait ainsi passer de 67 à… 63 ans, un mouvement de bascule inverse à ce que l'on voit partout en Europe. Voilà qui pourrait donner un peu de grain à moudre aux opposants de l'allongement de la durée du départ à la retraite. La limitation du travail intérimaire à 18 mois maximum fait également partie des mesures de correction envisagées, tout comme la refonte de la double nationalité et de la transition énergétique.

 

Les réformes Hartz ont été saluées en France par les partis de droite, et provoqué des critiques à gauche. En positionnant le curseur plus à gauche, Angela Merkel va sans doute relancer le débat entre les tenants et les opposants à une plus grande libéralisation du marché du travail.