L'Australie fait volte-face et déchire le contrat des sous-marins français




Le 17 Septembre 2021, par Aurélien Delacroix

L'Australie déchire le contrat signé avec la France en 2019 pour la livraison de sous-marins conventionnels. Ce sont 56 milliards d'euros qui partent en fumée pour les chantiers Naval Group.


Contrat du siècle

Coup dur pour l'industrie française de l'armement et pour Naval Group. L'Australie a en effet décidé d'abandonner en rase campagne le contrat pourtant signé en 2019 pour la livraison de 12 sous-marins conventionnels Attack, dérivés de la classe Barracuda. La première livraison devait avoir lieu en 2032, mais malgré sa signature, le pays a poursuivi les négociations concernant le partage de la valeur, les emplois, l'installation d'Australiens à Cherbourg sur le chantier.

Mais Canberra a finalement flanché et décidé de participer avec ses alliés historiques, les États-Unis et le Royaume-Uni, au programme commun Aukus… Dont la première initiative est la livraison de sous-marins à l'Australie ! Des bâtiments nucléaires, ce qui ne sera pas sans poser de sérieux problèmes avec le voisin néo-zélandais qui refuse tout navire dotés de cette propulsion dans ses eaux.

L'administration Biden à la manœuvre

C'est la consternation du côté de Paris, alors que Naval Group avait fait des pieds et des mains pour satisfaire les demandes australiennes. Y compris installer de l'armement américain dans les sous-marins. La France a indiqué qu'il s'agissait d'une « décision regrettable ». Le ministère de la Défense et celui des Affaires étrangères fustigent un revirement « contraire à la lettre et à l'esprit de la coopération qui prévalait entre la France et l'Australie ». Les relations avec l'Australie se dégradent donc, mais aussi avec les États-Unis.

Car c'est l'administration Biden qui était à la manœuvre, comme c'était le cas pour le contrat suisse pour des avions de combat : le pays va finalement obtenir des F-35 au lieu de Rafale. Washington annonce que la coopération entre la France et les États-Unis vont s'accroître dans la zone indo-pacifique où la présence de la Chine inquiète. Mais cela ne sera sans doute pas suffisant pour réparer les dégâts.


Tags : défense