L'État actionnaire peut mieux faire




Le 25 Janvier 2017, par Aurélien Delacroix

L'État hésite rarement à s'inviter au capital des entreprises. Ne serait-ce que pour soutenir une société en difficulté. Mais les pouvoirs publics font-ils de bons actionnaires ? À cette question, la Cour du compte apporte une réponse assez négative.


La puissance publique, incarnée par la Caisse des dépôts ou la Banque publique d'investissements, détient des participations dans de nombreuses entreprises, en particulier dans les secteurs de l'énergie (pour 40% d'entre elles), dans les services (29%) ou encore dans l'industrie (15%). Globalement, le portefeuille d'actions détenus par l'État pèse environ 100 milliards d'euros.

D'après la Cour des comptes, cet argent est mal investi. « L'État confond souvent tutelle et actionnariat », explique les sages. « Malgré d'indéniables progrès, le mode d'intervention de l'État continue de présenter des faiblesses chroniques », poursuivent-ils dans leur dernier rapport. La Cour estime que l'actionnariat public apporte « rarement » un remède aux maux de l'appareil productif national, notamment en ce qui touche à sa perte de compétitivité et sa désindustrialisation.

« L’entreprise publique n’est plus le modèle, y compris social, qu’elle a incarné au siècle précédent », assène la Cour. Elle préconise donc de réduire le portefeuille détenu par les pouvoirs publics dans les entreprises, ou alors de s'engager dans une diversification. Un discours qui sera sans doute au cœur des débats économiques alors que la campagne électorale s'annonce.