L'État français prêt à monter au capital d'Air France-KLM




Le 23 Novembre 2020, par La rédaction

L'État est prêt à mettre le paquet pour soutenir un secteur aérien qui connaît les pires difficultés en raison de la crise sanitaire et économique. Air France et Corsair pourraient en bénéficier.


Une nouvelle aide indispensable

Air France-KLM est loin d'être sorti d'affaire. La compagnie aérienne franco-néerlandaise a essuyé un recul de près de 60% de son chiffre d'affaires sur les neuf premiers mois de l'année (qui a légèrement dépassé les 5 milliards d'euros). Les perspectives ne sont guère réjouissantes au moins durant les deux prochaines années. C'est pourquoi l'aide massive de la France et des Pays-Bas, qui ont versé respectivement 7 et 3,4 milliards d'euros à l'entreprise, ne suffira pas pour traverser les turbulences.

Selon Le Monde, Air France-KLM chercherait à obtenir 6 milliards d'euros d'aide supplémentaire. Jean-Baptiste Djebbari, le ministre délégué des Transports, a indiqué durant le Paris Air Forum que l'État était « prêt » à monter au capital de l'entreprise « dans des proportions importantes ». Le ministre estime en effet que la consolidation en cours au sein du secteur aérien va être une « opportunité » pour Air France-KLM et Transavia. Ce sera une occasion de « croître, d’être conquérant. Ce qui m’intéresse dans le sujet de la recapitalisation, c’est le plan stratégique et où sera Air France-KLM dans 5 ans, vis-à-vis de ses concurrents ? », rapporte La Tribune.

Les Pays-Bas veillent au grain

Cette recapitalisation risque cependant de poser un problème si l'État français grimpe au capital. Les Pays-Bas pourraient voir cette opération d'un mauvais œil, alors que l'État néerlandais s'est glissé en douce dans le capital du groupe en février 2019. Depuis, les deux pays sont actionnaires d'Air France-KLM à hauteur de 14% chacun. Quoi qu'il en soit, la France et les Pays-Bas ont commencé à discuter de la situation.

En ce qui concerne Corsair, il s'agit de « sortir de cette crise dans des conditions opérationnelles et financières satisfaisantes », a expliqué Jean-Baptiste Djebbari. L'entreprise attend une aide de 100 millions d'euros de la part de l'État, à cela s'ajouteront « plusieurs dizaines de millions d'euros » de la part des repreneurs de la compagnie aérienne.