L'État investit 7 milliards d'euros pour soutenir Air France




Le 25 Avril 2020, par François Lapierre

Air France peut compter sur le soutien du gouvernement français en cette période très difficile pour la compagnie aérienne. Bruno Le Maire a annoncé un plan de soutien à hauteur de 7 milliards d'euros.


Une activité réduite entre 2 et 3% de la normale

L'activité d'Air France ne représente actuellement que 2 à 3% du programme normal de la compagnie aérienne d'un mois d'avril, a révélé Ben Smith, le patron du groupe dans une interview aux Echos. Le transporteur est quasiment au point mort, et le retour à la normale n'est pas prévu avec deux ans, « peut-être même un peu plus », prévient-il. Tout dépendra en fait de la réouverture des frontières, mais aussi du temps qu'il faudra pour les clients de revenir dans les avions, précise le dirigeant. Comme tant d'autres compagnies aériennes, Air France subit donc de plein fouet la crise du coronavirus, mais l'entreprise peut compter sur le soutien sans faille de l'État français.

Bruno Le Maire a ainsi annoncé sur TF1 un plan de soutien massif pour Air France : « Nous allons apporter un soutien historique à Air France de 7 milliards. Il s'agit de 4 milliards de prêt garantis par les banques et 3 milliards de prêt d'Etat pour sauver la compagnie et les emplois », a détaillé le ministre de l'Économie. Qui précise : « Ce n'est pas un chèque en blanc. Il y a des conditions de rentabilités ». Il faut donc s'attendre à un plan d'économies chez Air France.

Marque de confiance de l'État

Pour Ben Smith, il s'agit d'une « marque de confiance exceptionnelle dans notre avenir ». Il indique que l'État n'a pas fait de demande spécifique, tout en soulignant qu'il s'agissait de soutenir les salariés du groupe. « Nous avons les moyens de passer la période la plus difficile des prochains mois, durant laquelle nos liquidités risquaient d'atteindre un niveau critique, et de continuer à opérer pendant 12 à 18 mois ».

Le patron d'Air France veut profiter de la période pour réaliser les réformes structurelles que la concurrence a déjà accomplies. Il veut améliorer la rationalisation du réseau domestique (dont les pertes se sont montées à 200 millions d'euros l'an dernier), ainsi que la restructuration des fonctions support non opérationnelles. Les mesures seront arrêtées cet été, mais il assure vouloir réduire l'impact social autant que possible.