L’Hadopi veut plus d’argent, mais pour quelle efficacité ?




Le 30 Octobre 2014, par Aurélien Delacroix

L’Hadopi, la Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet, a une efficacité plutôt douteuse. Cela n’empêche pas sa présidente, Marie-Françoise Marais, de réclamer un budget pour important, sinon l’organisme en fera « moins et moins bien ».


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Or, quand on voit le bilan de l’Hadopi, on ne peut s’empêcher de s’interroger : est-il seulement possible d’en faire encore moins ? Car les résultats de la Haute autorité sont loin d’être fulgurants. En quatre années d’existence, l’organisme censé lutter contre le piratage des œuvres sur internet a envoyé 3,2 millions de courriers d’avertissement aux internautes indélicats. Pas si mal vu de loin (800 000 envois par an).

Mais le bât blesse quand on commence à y regarder de plus près : l’Hadopi a transmis 159 dossiers à la justice, qui n’aura rendu que 36 décisions, dont… 19 condamnations. Autant dire, une goutte d’eau dans l’océan du piratage, ce d’autant que certains des condamnations se sont traduites par des amendes ne dépassant pas les 150 euros. Voire les 0 euro tout court.

C’est pourquoi on peut comprendre le budget en baisse constante de la Haute autorité : de 12 millions en 2011 et 2012, il a fondu 8 millions en 2013, puis 6 millions pour 2014. Malgré une efficacité pour le moins discutable et des finances publiques en délicatesse, l’Hadopi recevra en 2015 la même somme de fonctionnement. Insuffisant pour Marie-Françoise Marais, qui réclame une rallonge d’1,5 million…