L’Italie prête à une concession envers Bruxelles




Le 28 Novembre 2018, par Aurélien Delacroix

Rome pourrait faire un geste afin de calmer la colère de Bruxelles. Le gouvernement italien a en effet laissé entendre que le déficit prévu à son budget 2019 pourrait baisser.


Le 23 octobre dernier, la Commission européenne retoquait le budget de l’Italie pour l’année prochaine. Celui-ci a été imaginé par la nouvelle coalition au pouvoir, mélangeant les anti-systèmes du Mouvement 5 Étoiles et la Ligue d’extrême-droite. L’attelage prévoyait un déficit à hauteur de 2,4% du PIB, bien plus que les 0,8% prévus par le précédent exécutif. Le tout pour un pays dont la dette représente plus de 130% du PIB. Depuis, c’était le statu-quoi entre la Commission et Rome ; le gouvernement italien s’expose néanmoins à une procédure qui pourrait lui coûter cher en termes de sanctions financières.

Mais l’Italie pourrait revoir son déficit à la baisse, a confirmé Luigi Di Maio, le leader du M5S. Il a en effet expliqué que si durant la négociation le déficit devait diminuer « un peu », pour le parti au pouvoir, ce ne serait pas important. « Le sujet n’est pas les chiffres, mais les citoyens », a-t-il aussi indiqué. Néanmoins, c’est un premier assouplissement notable alors que jusqu’à présent, il n’était pas question de retoucher à ce budget qui instaure, entre autres, un revenu de citoyenneté pour les plus démunis, des indemnités pour les petits épargnants floués par les banques, ainsi qu’une réforme de la retraite prévoyant un départ anticipé.

Des mesures sociales généreuses, mais dont l’impact économique est d’importance pour un pays en plein trou d’air de croissance. Surtout, ces dispositifs vont creuser une dette déjà abyssale auprès de marchés financiers dont la confiance envers Rome s’étiole : le spread, l’écart entre les taux italiens et allemands, est à 281. Lueur d’espoir, il était de 336 en fin de semaine dernière, avant les déclarations de Luigi Di Maio.


Tags : Italie