L'OCDE veut remettre les seniors au travail




Le 30 Janvier 2014, par Aurélien Delacroix

L'OCDE jette un pavé dans la mare dans un rapport sur la politique de l'emploi des seniors en France. Pour l'organisation, le pays n'en fait pas assez pour inciter les Français âgés de 55 à 64 ans à travailler ou à reprendre le chemin de l'emploi.


Un rapport explosif, étant donné les négociations en cours entre syndicats et patronat concernant l'indemnisation des chômeurs. L'OCDE estime que les seniors français ne travaillent pas suffisamment : en 2012, 44,5% d'entre eux avaient un emploi, contre 54% pour la moyenne des pays de l'OCDE (48% en Europe). Les derniers chiffres du chômage pour le mois de décembre ne sont d'ailleurs pas de très bon augure, avec une hausse du chômage de cette catégorie de sans-emploi.
 
Les ruptures conventionnelles en fin de carrière sont pointées du doigt par l'OCDE. Elles représentent plus de 25% des fins de contrat à durée indéterminée parmi la population âgée de 58 à 60 ans (16% pour l'ensemble des Français). Il s'agirait de « préretraites déguisées », d'après l'organisation, puisqu'elles ouvrent des droits au chômage d'une durée de trois ans (et jusqu'à sept ans dans certains cas), contre deux ans pour le reste des chômeurs.
 
Il s'agit donc pour l'OCDE de « remettre en cause [cette] filière longue », en réaffectant les dépenses engagées pour mieux renforcer les aides au retour à l'emploi de cette catégorie de population. Cela ne se fera pas d'un coup de baguette magique : l'organisme convient que les employeurs doivent remplir leur part du contrat - ceux-ci se montrent ainsi souvent réticents à embaucher des plus de 50 ans. De fait, l'OCDE préconise le renforcement des contrôles, en utilisant la méthode des candidatures fictives par exemple.
 
Il faudra aussi, en contrepartie, que les syndicats acceptent de revoir la grille des salaires en reconsidérant la « prise en compte automatique de l'âge et de l'ancienneté ». L'idée ici est de moduler le salaire suivant l'expérience. Ces propositions seront-elles sur la table des discussions actuellement en cours ?