L'OPEP+ réduit la voilure : le pétrole grimpe en Bourse




Le 4 Mars 2024, par Paolo Garoscio

Alors que le prix du baril de pétrole a fortement baissé début 2024, l'OPEP+ a décidé de prolonger sa politique de réduction de production, une manœuvre stratégique visant à gonfler les prix du brut en Bourse. Conséquence : le prix du carburant pourrait bien grimper à la pompe.


Le prix du baril de pétrole en baisse

Depuis le début de l'année 2024, les prix du baril de brut ont stagné en dessous des niveaux atteints en 2023, poussant l'OPEP+ à adopter des mesures pour inverser cette tendance. En maintenant volontairement l'offre de pétrole à un niveau légèrement inférieur à la demande, grâce notamment à une baisse de plusieurs centaines de milliers de barils par jour de la part de la Russie, l'alliance espère provoquer une hausse artificielle des prix, maximisant ainsi la rentabilité pour ses membres.

Les premiers effets de cette stratégie ne se sont pas fait attendre, avec une augmentation des cours du Brent et du WTI avant même l'ouverture de la Bourse de Paris, le 4 mars 2024. Le WTI, le pétrole américain, frôle les 80 dollars le baril, au plus haut depuis début février 2024, et il en va de même pour le Brent, le pétrole de la Mer du Nord, qui a franchi la barre des 83 dollars le baril.

Vers le retour du carburant à deux euros ?

La grande interrogation demeure autour de l'ampleur de cette hausse et de ses effets sur le pouvoir d'achat des Français. Dans un contexte où le gouvernement cherche à réduire les dépenses publiques, les aides directes aux ménages, comme le chèque carburant de 100 euros promis en cas de franchissement du seuil des 2 euros le litre, pourraient être remises en question.

Or, avec cette décision de l’OPEP+ de réduire la production, le risque est que les prix des carburants, qui restent supérieurs à 1,80 euro le litre en France, connaissent une tendance haussière. Et dépasseront, peut-être, le seuil symbolique des 2 euros le litre.