L'Union européenne veut produire beaucoup plus de semi-conducteurs




Le 31 Janvier 2022, par Aurélien Delacroix

La Commission européenne veut gagner la bataille des semi-conducteurs. L'exécutif de Bruxelles a l'ambition de doubler la part de l'Europe dans la production mondiale de puces d'ici à 2030.


Augmenter la production européenne

L'Europe veut se doter d'une plus grande capacité de production de semi-conducteurs, ces composants électroniques indispensables à plusieurs secteurs de l'industrie à commencer par l'automobile, qui souffre de la pénurie actuelle. « Il est absolument fondamental d'en produire beaucoup plus en Europe », a martelé Thierry Breton, le commissaire en charge du Marché intérieur dans un entretien donné à plusieurs quotidiens européens (Les Échos pour la France).

Le dirigeant déplore la dépendance de l'Europe à l'Asie dans le domaine des puces, alors qu'il s'agit d'un enjeu « stratégique » : « on ne peut se permettre d'être dépendant de pays tiers dans des domaines stratégiques. Nous l'avons vu avec l'épisode des masques puis des vaccins », explique Thierry Breton. C'est dans ce contexte que la Commission va présenter courant février une proposition de directive, le « Chips Act », avec cet objectif : doubler la part de l'Europe dans la production mondiale de puces à l'horizon 2030. L'UE pèse actuellement 10% de cette production.

Aides financières pour les grands constructeurs

Autrement dit, cela revient à « multiplier par quatre notre propre production », précise le commissaire européen. Le vieux continent à plusieurs atouts à faire valoir face à la concurrence : de « très bons équipements industriels », un environnement géopolitique stable, « fondé sur le respect de l'État de droit », ainsi que des règles « claires sur la durée ». Des arguments qui pourraient séduire des fabricants de puces, soumis aux vents contraires dans des pays d'Asie.

Par ailleurs et ce n'est pas négligeable, l'Union européenne est aussi prête à verser des aides financières pour attirer les grands constructeurs : fonds européens d'une part et aides des États membres. Intel pourrait d'ailleurs installer une ligne de production en Allemagne. En échange de ce soutien public, les entreprises devront toutefois investir dans les technologies d'avenir, « avec un plan de route sur 5 à 10 ans ».