L'activité va reculer de 20% au deuxième trimestre




Le 28 Mai 2020, par Aurélien Delacroix

La reprise de l'économie sera prudente et progressive. Les estimations de l'Insee montrent qu'au deuxième trimestre, l'activité dans l'Hexagone se contractera de 20%.


Le retour rapide à la situation d'avant crise compromis

Trois semaines après le déconfinement, l'économie française tourne à environ « quatre cinquième de son niveau d'avant crise », souligne l'Insee. C'est mieux que durant les deux mois du confinement, durant lesquels l'économie était de deux tiers celle qu'elle était avant les mesures de confinement. Du mieux donc, ce d'autant que l'institut des statistiques a relevé un rebond de la consommation des ménages durant la semaine du 11 mai. Celle-ci est certes toujours en retrait, mais de 6% seulement par rapport au niveau habituel. De quoi espérer un retour rapide à des niveaux normaux ?

Cela reste à voir. Car l'impact du confinement demeure très important sur le deuxième trimestre. Les 20% de chute d'activité au second trimestre représentent en effet «  la perte la plus élevée depuis que les statisticiens font des comptes nationaux », rappelle l'Insee dans son point de conjoncture du 27 mai. Au premier trimestre, le PIB avait reculé de 5,8%. Or, même si l'activité économique revenait intégralement à son niveau d'avant crise dès le mois de juillet, « le PIB français diminuerait de 8 % sur l’année 2020 ». Par conséquent, un retour à la normale rapide paraît « peu réaliste ».

Baisse de 8% du PIB en 2020

Plusieurs secteurs d'activité n'ont toujours pas repris, ou alors au ralenti pour respecter les mesures de distanciation physique. C'est le cas dans l'hôtellerie, la restauration, la culture, l'événementiel, ou encore le tourisme. Or, ces entreprises représentent une part très importante de l'économie française. Par ailleurs, de nombreux salariés ne sont toujours pas revenus au travail par crainte des contaminations.

L'Insee a enregistré un recul dans la confiance des ménages : la baisse de cet indice s'est encore amplifiée au mois de mai (-2 points), mais à un niveau moindre que celui du mois d'avril (-8 points). L'opinion sur le niveau de vie futur en France s'est une fois encore dégradée, il est même à son niveau le plus bas depuis que cette série existe. Les ménages ont le sentiment que les prix ont augmenté ces douze derniers mois et qu'il vaut mieux épargner.