L'alcool pourrait coûter plus cher l'année prochaine




Le 21 Juillet 2023, par Aurélien Delacroix

Le ministère de l'Économie envisage une augmentation des taxes sur l'alcool, calquée sur la « taxe comportementale » déjà appliquée aux produits du tabac. L'État pourrait récupérer quelques centaines de millions d'euros.


Une nouvelle approche fiscale pour l'alcool

Bercy voudrait augmenter les taxes sur l'alcool. Il s'agit d'une « taxe comportementale », conçue pour dissuader les consommateurs de pratiques jugées nocives, tout comme la taxe actuellement appliquée sur le tabac. Cette initiative, fuitée par Le Figaro et Les Échos, devrait être présentée et débattue au Parlement lors de l'examen du budget en septembre prochain.

Une caractéristique marquante de cette taxe est qu'elle serait basée sur l'inflation de l'année précédente (N-1), contrairement à l'approche actuelle qui se base sur les prix en N-2. Ce changement de calcul avait déjà été appliqué au tabac l'année dernière, entraînant une hausse significative du prix des paquets de cigarettes. L'impact de cette taxe sur les prix de l'alcool serait minime, d'après le ministère de l'Économie, avec une hausse de seulement quelques centimes. Cependant, les professionnels du secteur s'inquiètent de cette future augmentation des prix, estimant qu'elle pourrait se traduire par une hausse d'un à deux euros.

Un débat politique animé

Ce projet de taxation a déclenché un débat politique animé. Le ministre de la Santé, François Braun, a déclaré que l'objectif n'était pas de lutter contre une filière, mais de combattre la consommation excessive d'alcool, soulignant que c'était avant tout un enjeu de santé publique. D'un autre côté, des opposants politiques, dont le secrétaire national du PCF Fabien Roussel et le député du Rassemblement national Grégoire de Fournas, ont exprimé leur désaccord avec ce projet, arguant qu'il frapperait le pouvoir d'achat des consommateurs et constituerait une attaque contre le patrimoine viticole français.

Si la taxe est approuvée, elle pourrait générer des centaines de millions d'euros pour l'État. En outre, Bercy a souligné que l'augmentation serait différente en fonction des types de boissons, se traduisant par une hausse de 0,3 centime sur le prix d'une bouteille de vin et une hausse de 1 à 2 centimes sur les alcools plus forts. L'application de cette hausse dépendra du débat parlementaire à venir lors de l'examen du budget en septembre. Il reste à voir si cette taxe comportementale se traduira par une consommation d'alcool plus responsable.


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