L'apprentissage dans le collimateur de la Cour des comptes




Le 24 Juin 2022, par Aurélien Delacroix

La Cour des comptes a rendu son verdict concernant France compétences, l'organisme qui gère les dispositifs d'alternance et de formation professionnelle. Les finances sont dans le rouge et il faudra un coup de pouce de l'État pour y remédier.


Les finances de France compétences dans le rouge

« Une impasse financière » : c'est en ces termes que la Cour des comptes qualifie France compétences dont le déficit devrait s'établir à 5,9 milliards d'euros en 2022. L'organisme en charge des centres de formation d'apprentis (CFA) affichait déjà un trou de 3,2 milliards l'an dernier, bien qu'il ait reçu une subvention de 2,75 milliards. En d'autres termes, pour passer le cap, l'État va devoir mettre la main à la poche pour combler le déficit.

Les sages de la Cour des comptes ont dans le viseur la réforme non financée de 2018 : un succès quantitatif indéniable, reconnait l'institution. De fait, l'an dernier, on comptait 730.000 jeunes en apprentissage, ce qui au passage a permis de combler une partie du chômage dans cette catégorie d'âge. Emmanuel Macron a annoncé son intention d'atteindre le million d'apprentis durant son deuxième mandat.

Un coût en hausse par apprenti

Mais les coûts ont doublé et surtout, les jeunes qui ont le plus de mal à s'insérer dans l'emploi en ont finalement peu bénéficié. « Le développement des effectifs d'apprentis, objectif affiché de la réforme, n'a pas été anticipé, pas plus que la croissance du coût unitaire par apprenti », explique le rapport de la Cour. Un coût qui a augmenté d'au moins 17% par apprenti en moyenne.

Les CFA sont financés depuis deux ans en fonction du nombre de contrat, plutôt que par des subventions régionales. La Cour des comptes recommande de réduire la prise en charge et que la stratégie nationale veille « à l'efficience de la dépense publique en priorisant les situations où l'apprentissage apporte une réelle plus-value ».