L'avion à hydrogène d'Airbus sera commercialisé en 2035




Le 22 Septembre 2020, par La rédaction

Airbus a l'ambition de lancer un avion à hydrogène en 2035. Guillaume Maury, le PDG du constructeur européen, a dévoilé les grandes lignes du programme révolutionnaire, et qui représente un investissement de plusieurs milliards d'euros.


Une technologie mature chez Airbus

L'hydrogène n'est pas une énergie nouvelle chez Airbus. L'avionneur européen l'utilise dans ses fusées et ses satellites. Mais de là à l'adapter aux avions de transport civil, il y a encore un grand pas. Dans un entretien au Parisien, Guillaume Faury donne l'échéancier : « il nous faut encore cinq ans pour mettre en compétition plusieurs technologies, les maturer et choisir la meilleure pour l'avion ». À cela s'ajoute deux années supplémentaires pour trouver les fournisseurs. Le programme est donc prévu autour de 2028, avec l'objectif de devenir le premier constructeur à commercialiser un tel avion en 2035. 

En plus des « plusieurs dizaines de milliards d'euros » d'investissement que représente le programme, il faut régler deux questions selon le patron d'Airbus. Le cadre réglementaire doit évoluer d'ici 2035, pour faire en sorte que « l'utilisation de l'hydrogène dans les avions commerciaux soit autorisée ». Et puis les aéroports et les infrastructures doivent se mettre au diapason : l'hydrogène « vert » doit être disponible en grande quantité.

Trois concepts d'avion

Afin de donner une meilleure idée de ce à quoi un tel avion peut ressembler, le constructeur a dévoilé trois concepts. Le premier est un avion « classique » doté de 200 places avec un rayon d'action de 3.500 km. Le second est un avion à hélice avec une cabine pouvant transporter une centaine de passagers. Enfin, le troisième est « plus disruptif » : « c'est un concept d'aile volante d'environ 200 places qui permet d'étudier une configuration complètement différente pour le stockage de l'hydrogène et la propulsion », décrit le dirigeant.

Guillaume Faury s'érige également contre l'idée selon laquelle les avions émettent davantage de CO2. « Sur le déplacement, l'avion émet plus de CO2, c'est une vérité », convient-il. Mais le patron d'Airbus demande de voir le problème dans son ensemble, en rappelant le coût écologique des infrastructures nécessaires pour le train (ponts, rails, déviation de rivières, etc.). « Un avion, on crée une piste au départ, une autre à l'arrivée et c'est tout ».


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