L'emploi salarié se maintient malgré tout




Le 30 Novembre 2023, par Aurélien Delacroix

Les récentes statistiques de l'Insee révèlent une croissance modeste de l'emploi salarié en France au troisième trimestre. Malgré une légère augmentation, l'emploi salarié montre des signes de ralentissement, soulevant des interrogations sur l'objectif de plein emploi et à la nécessité de réformes futures.


Progression légère de l'emploi salarié

Au troisième trimestre, le marché de l'emploi salarié en France a connu une croissance de 0,1 %, soit une augmentation de 36.700 postes, combinant secteurs privé et public. Cette hausse, bien que modeste, dépasse les prévisions initiales de l'Insee, qui anticipaient une diminution de 17.000 emplois dans le privé. À la fin de septembre, l'emploi salarié a ainsi dépassé de 4,8 % son niveau d'avant la crise sanitaire de 2019, représentant plus de 1,2 million d'emplois supplémentaires.

L'industrie a montré une croissance notable avec une augmentation de 0,4 %, soit près de 12.000 emplois. En revanche, la construction a connu une baisse de 0,3 %, soit une perte de 5.500 emplois. Le secteur tertiaire a également ralenti, bien que le commerce et l'hébergement aient été plus dynamiques que prévu. Le travail temporaire continue de perdre en effectifs, tandis que la fonction publique enregistre un gain de 6.000 emplois.

Le taux de chômage augmente

La fin des « deux glorieuses » (2021-2022) a marqué un ralentissement dans la baisse du chômage, malgré les plaintes continues des entreprises face aux difficultés de recrutement. Les objectifs de plein emploi fixés par Emmanuel Macron semblent désormais plus incertains. Éric Heyer, directeur du département analyse et prévision de l'OFCE, prévoit une augmentation du taux de chômage en raison d'une productivité retrouvée et d'une activité économique ralentie.

Parallèlement, des initiatives gouvernementales sont en cours pour stimuler le marché du travail. Elisabeth Borne, la Première ministre, a lancé des réflexions sur de nouvelles réformes ou ajustements. Parmi les sujets abordés, l'augmentation notable des ruptures conventionnelles et la situation des travailleurs seniors. Avec le recul envisagé de l'âge légal de la retraite, le gouvernement cherche à maintenir en activité les salariés âgés de plus de 50 ans. Une négociation entre patronat et syndicats est prévue pour traiter ces problématiques.