L'épidémie a coûté 191 milliards d'euros à l'économie française




Le 14 Décembre 2020, par Aurélien Delacroix

La crise sanitaire a représenté une perte pour l'économie française de 191 milliards d'euros en 2020, selon les chiffres de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Du jamais vu depuis la fin de la seconde guerre mondiale.


Le poids de la crise sanitaire

La gestion de la pandémie a coûté cher, très cher à l'économie française cette année. L'OFCE l'a mesurée à 191 milliards d'euros, ce qui représente une contraction de 9,5% du produit intérieur brut : c'est moins que le gouvernement qui planche sur une hypothèse de 11%, mais c'est plus que la dernière prévision de l'Insee (-9%). Ce recul de l'activité pèse assez peu sur les ménages, qui vont encaisser 4% du choc attendu. En revanche, les entreprises ont subi une perte représentant un tiers de cette somme, tandis que c'est l'État et les administrations qui prennent en charge les deux tiers de cette contraction.

Le taux de chômage devrait quant à lui s'établir à 9,5% en fin d'année (+0,5 point au quatrième trimestre). Un chômage aux contours inédits, de nombreuses personnes ayant décidé de ne pas chercher de travail parce qu'elles œuvrent dans des secteurs fermés administrativement (restauration, bars, salles de sport…). Si ces personnes devaient être inscrites à Pôle Emploi, le taux de chômage augmenterait de 0,6 point.

Chômage en forte hausse

L'OFCE a livré dans un scénario idéal, c'est-à-dire sans résurgence de l'épidémie, ses prévisions pour 2021. La France devrait enregistrer une croissance en forte hausse de 7,%. Pas de quoi compenser la perte subie en 2020 ni revenir au niveau d'avant la crise sanitaire. L'Observatoire estime également que 790.000 emplois salariés seront détruits à la fin de l'année prochaine (dont 180.000 directement liées aux faillites), soit un taux de chômage de 10,6% de la population active.

Dans ce contexte, le déficit et la dette publique vont gonfler. L'OFCE a calculé que le déficit public représentera 9,8% du PIB cette année, loin, très loin du seuil des 3% de Bruxelles. La dette publique sera de 117% du PIB. En 2021, le déficit se réduira à 6,5%, mais le niveau de dette n'évoluera pas. L'épidémie va laisser des traces très profondes dans les comptes publics.


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