L'escalade des taux de crédit immobilier : une menace pour le marché immobilier




Le 16 Juin 2023, par Paolo Garoscio

Face à la hausse constante des taux de crédit immobilier, les professionnels du secteur et les futurs emprunteurs sont confrontés à un défi majeur. Cette tendance, qui pourrait voir les taux dépasser les 5% en 2024, risque de freiner considérablement le marché immobilier.


Une hausse inévitable des taux de crédit immobilier

Le taux moyen des prêts immobiliers sur 20 ans a atteint 3,65%, selon le courtier Empruntis. Cette hausse est principalement due à l'augmentation du taux d'usure et des taux directeurs de la Banque Centrale Européenne (BCE). En effet, la BCE a augmenté ses taux directeurs à un niveau inédit depuis plus de 20 ans le 15 juin 2023. Par conséquent, la barre des 4% a déjà été franchie par certaines banques pour les prêts sur 20 et 25 ans, en fonction des profils des emprunteurs.

La mensualisation, adoptée par la Banque de France en février 2023 et prolongée jusqu'à la fin de l'année, a permis aux banques de continuer à augmenter les taux pratiqués sans risquer de voir des dossiers bloqués pendant plusieurs semaines. Cette situation, survenue en 2022 alors que le taux d'usure était revu trimestriellement, ne devrait pas se reproduire avant 2024.

Les conséquences de la hausse des taux sur le marché immobilier

La hausse des taux de crédit immobilier pose un problème majeur pour le secteur de l'immobilier. Des taux à 4% sont jugés trop élevés par les futurs emprunteurs, qui pourraient renoncer à leur projet immobilier si les prix des biens ne baissent pas. Cette situation pourrait leur permettre de récupérer un peu de pouvoir d'achat.

La tendance haussière du secteur du crédit ne fléchissant pas, l'année 2023 devrait connaître de nouvelles hausses. Selon Ludovic Huzieux, co-fondateur d'Artemis Courtage, la barre des 5% pourrait être franchie dès le début de l'année 2024. Cette situation risque de bloquer davantage un marché qui ralentit déjà. En effet, plus les taux sont élevés, plus les mensualités le sont aussi. Le Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) a maintenu les règles pour l'endettement des ménages, limitant les crédits immobiliers à 35% du revenu disponible des emprunteurs.