L’industrie automobile craint les conséquences d’un Brexit sans accord




Le 4 Mars 2019, par François Lapierre

À l’occasion du salon de l’automobile de Genève qui s’ouvre cette semaine à Genève, les constructeurs préviennent des risques d’une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne sans accord.


Le Brexit « dur », c’est à dire le divorce entre Londres et Bruxelles sans accord ni période de transition, est un cauchemar pour l’industrie automobile européenne. À l’occasion du salon de Genève, le Groupe d’étude et de recherche permanent sur l’industrie et les salariés de l’automobile (Gerpisa) tire la sonnette d’alarme et craint une catastrophe non seulement pour le Royaume-Uni, mais aussi pour l’Union européenne toute entière. Outre Manche, le marché automobile est très intégré au marché européen : 80% des véhicules produits au Royaume-Uni sont exportées vers l’UE. 60% de la valeur de ces véhicules est importée de l’Union.

Or, sans accord entre les deux parties, les constructeurs automobiles craignent des droits de douane compris entre 10 à 14% sur les importations de pièces et de composants. Dans un secteur de l’économie où les marges ne dépassent pas 5%, l’équation économique ne tient pas. Les groupes n’ont pas attendu l’imminence du Brexit — qui sera effectif le 29 mars si rien ne change — pour alerter les autorités britanniques et européennes. En février, Carlos Tavares le PDG du groupe PSA prédisait un effondrement du marché britannique, le second en volume en Europe après l’Allemagne.

Plusieurs constructeurs installés au Royaume-Uni ont commencé à prendre des mesures difficiles. C’est le cas de Honda, qui va fermer son usine de Swindon dans le sud ouest de l’Angleterre, ou encore Jaguar Land Rover qui supprimer 10% de ses effectifs soit 4 500 emplois. Ces entreprises n’ont pas mis ces difficultés sur le dos du Brexit, mais il est manifeste que ce divorce va coûter très cher pour l’économie britannique et européenne.


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