L'industrie chinoise trop friande du bois français




Le 11 Aout 2021, par François Lapierre

La Fédération nationale du bois tire la sonnette d'alarme : les forêts françaises servent à alimenter la filière chinoise, au détriment des entreprises hexagonales et européennes.


Des exportations en forte hausse

Alerte sur le bois français ! La Fédération nationale du bois (FNB) a fait les comptes et ils ne sont pas bons pour les filières française et européenne. De janvier à mai de cette année, les exportations vers la Chine de troncs d'arbres non transformés (grumes de chênes) ont augmenté de 42% par rapport à la même période de l'année passée. Ce sont 187.167 mètres cube de chêne qui sont partis vers la Chine. Même constat pour les résineux (dont le pin), dont les exportations ont explosé de 66%.

La FNB demande à Bruxelles de réduire ou de freiner ces exportations, dans un contexte où la France manque de bois, ce qui explique en partie les difficultés d'approvisionnement que subit l'industrie. Une pétition en ligne regroupe plus de 13.000 signatures de professionnels, dont une des propositions est de mettre en œuvre une fiscalité plus avantageuse pour les producteurs afin qu'ils répondent d'abord à la demande européenne.

La Chine cherche de nouveaux fournisseurs

La Chine a un énorme besoin d'arbres. Deux raisons expliquent cette hausse de la demande chinoise : la pays a décidé de ne plus abattre ses forêts pendant les 99 prochaines années. Et la Russie, dont 70% de la production forestière est dédiée à la Chine, n'exportera plus rien à compter de l'année prochaine. C'est pourquoi Pékin cherche à compenser en faisant appel à d'autres pays, dont la France.

La forêt française est en mesure de répondre aux besoins de la filière française, mais la demande chinoise est telle qu'elle engloutit une bonne partie de la matière première. Les artisans et les scieries tricolores ont peur de ne pouvoir obtenir le bois indispensable à leur activité.


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