La BCE emploie des mesures radicales pour éviter la déflation




Le 5 Juin 2014, par Aurélien Delacroix

Le spectre de la déflation a poussé la Banque centrale européenne à agir. Pas question que s'installe en Europe une baisse continue des prix qui à terme, menacerait durablement l'activité.


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De fait, la BCE était désormais au pied du mur, avec une inflation annuelle qui s'est établie à 0,5% en mai, en baisse de 0,2 point par rapport au mois précédent. Le risque d'une situation de déflation est désormais trop élevé pour continuer à faire l'autruche. 
 
Lors de la réunion mensuelle des gouverneurs, l'institution de Francfort a acté trois mesures fortes. La première est la baisse de son taux directeur sur lequel toutes les banques en Europe se calent pour leurs propres taux : il est désormais à 0,15%, un nouveau plus bas historique. Auparavant, et depuis novembre 2013, ce taux directeur était de 0,25%, ce qui s'est malgré tout révélé insuffisant pour stimuler l'activité.
 
L'autre mesure est la suivante : la BCE a décidé d'une baisse de son taux de prêt marginal à 0,40%, soit une baisse de de 0,35 point par rapport à précédemment. Mais surtout, le taux de dépôt est désormais négatif à -0,10% ! C'est une première pour une banque centrale et le signe clair que la BCE ne compte pas laisser s'installer la déflation.
 
Dans les faits, ce passage en territoire négatif signifie que les déposants à la BCE (les banques principalement) devront payer pour laisser leur argent à l'institution. Il n'y a donc aucun intérêt pour eux — le but ici est de pousser les établissements bancaires à cesser de thésauriser en les « obligeant » à prêter de l'argent aux entreprises. Toutes ces mesures seront-elles suffisantes pour éviter la baisse des prix ? Cela reste à voir, mais l'arsenal est impressionnant.